Lorsque nous recevons en consultation des enfants ou des adolescents en difficulté dans leur travail d’élève, nous utilisons un modèle de carte que nous avons établi au fil des consultations. Ces enfants ne viennent pas de leur propre initiative, mais sur demande de leurs parents, et il nous faut « créer le lien » et transférer la demande de prise en charge des parents à l’enfant.
 


Cette façon de prendre nos notes pendant l'entretien présente de nombreux avantages :
Le premier que nous y voyons est la SURPRISE du patient lorsqu’il nous voit tracer des branches autour d’un nuage portant son prénom, puis inscrire rapidement, au fil des questions ouvertes, ses mots à droite, à gauche, en haut, en bas. Voire même esquisser des pictogrammes lorsque l’inspiration est là.

Au travers nos Mindmap, nous explorons, en général, QUATRE GRANDES BRANCHES :

Moi, Ma Famille, Mon Ecole, Mes Activités, ce qui nous donne une vision globale du patient bien plus large que son profil d’élève et ses difficultés scolaires.

Nous y ajoutons souvent la branche « objectif » avec la question « As-tu une idée de ce que tu aimerais faire plus tard ? Un métier ou un projet que tu veux vraiment réaliser ? »

 

CONCENTRATION ET ATTENTION

Le mindmapping nous  permet de rester concentrées sur la conversation et de pouvoir rebondir sur les informations que nous recueillons mais aussi de partir dans toutes les directions en restant centrée sur le patient.

Nous nous adressons toujours à celui-ci en premier, pendant tout ce temps des questions « en vrac », pour lui donner sa vraie place puisque c’est avec lui que nous allons travailler ensuite. Nous ne complétons la carte avec les remarques et informations complémentaires des parents que dans un second temps.

L'autre avantage, non négligeable, est la facilité avec laquelle nous obtenons une SYNTHESE très structurée de l'entretien à la fin de la séance, toute en souplesse.

En effet, le mindmapping nous permet d'ajouter et de regrouper des informations à n'importe quel moment de manière très claire et cohérente. Enfin, en prenant les notes de cette manière, nous apparaissons très certainement comme des psys moins classiques, plus originales dans notre approche.

Nous y gagnons souvent une sympathie rapide de la part des jeunes et notre question de fin de premier entretien (tout à fait manipulatoire, nous l'avouons) « Souhaites-tu revenir pour que l’on travaille ensemble, c’est toi qui décides car je ne peux pas faire ce travail toute seule ? » n’a pas encore reçu de réponse négative à ce jour. 

Avec les plus jeunes, nous pouvons colorier les branches ensuite ce qui permet de partager un temps de détente avant d’entrer dans l’activité de travail.

Avec les plus grands, nous avons l’illustration parfaite d’une autre façon d’organiser ses idées, simplement, rapidement. Nous pourrons ensuite faire le lien avec leurs cours et l’apprentissage de la carte se fera naturellement.

A noter que cette méthode convient très bien à tous ceux qui doivent réaliser des entretiens et anamnèse, même avec des adultes.

 

Témoignage de Céline, orthophoniste à Salon de Provence

Pour tester l’utilisation dans mon travail du Mind Mapping, je l’ai d’abord utilisé pour faire la trame d’un compte-rendu de bilan d’une dyslexique sévère. Je n’ai pas gagné de temps car je prenais en main le logiciel (Xmind) mais j’ai gagné en cohérence entre les différentes parties, et surtout, par l’effort d’organisation en branches, je l’avais déjà en tête lors de la rédaction, juste besoin de reprendre les chiffres exacts !

Ensuite, pour gagner plus de temps (et on en a besoin dans la rédaction de bilan!), j’ai utilisé la Map directement lors du bilan, en présence du patient. J’ai mis de nouveau un peu plus de temps que papier/crayon, parce que c’est un apprentissage, mais pour la rédaction quel gain de temps!!! Tout est déjà organisé clairement, les petites notes que l’on se met lors de la passation sont directement reportées, l’attitude du patient face à l’épreuve, les remarques, les liens se font en direct... Bien sûr, lors de la rédaction, on ne remet pas toutes les données, mais finalement quand on vient reprendre le bilan pour refaire un point, on a sur 1 feuille toutes les données: l’enfant (son histoire, ses difficultés) et les résultats d’épreuve. Et surtout, surtout, c’est ludique :-)