L'addiction aux jeux vidéo est maintenant considérée comme une maladie, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Corinne Vignon, députée LREM, questionne le gouvernement sur ses intentions pour lutter contre cette addiction.
L’addiction au jeu vidéo (gaming disorder) est selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) une pathologie au même titre que la dépendance à l'alcool, aux drogues ou aux jeux d'argent. L'organisation l'a ajoutée dans la dernière mise à jour de la classification internationale des maladies (CIM-11) il y a quelques semaines.

Une inscription qui n'a rien d'anodin puisque cette classification sert de base pour établir les tendances et les statistiques sanitaires partout dans le monde. Elle profite également aux assureurs-santé qui peuvent baser leurs remboursements sur les codes établis par la classification. En résumé, les traitements pour lutter contre l’addiction aux jeux vidéo pourraient donc être remboursés.

Corinne Vignon, députée LREM de la 3ème circonscription de la Haute-Garonne a interpellé par une question écrite Mounir Mahjoubi, le secrétaire d’Etat en charge du numérique, sur ce point. Elle souhaite connaître "les intentions du Gouvernement en matière d’addiction aux écrans et aux jeux vidéo afin de prévenir et guérir ceux qui en souffrent". D'autant plus que les premières cliniques ouvrent déjà leurs portes dans le monde. Elle s'alarme que ce trouble touche "essentiellement un public jeune et en pleine croissance, au détriment de son épanouissement tant scolaire, que personnel". Sa question n'a pas encore reçu de réponse.

Une prise de position controversée 
La décision de l’OMS a fait couler beaucoup d’encre. La principale critique que formulent les détracteurs est qu’aucune étude statistique ou scientifique poussée ne permet d’attester une telle addiction. En janvier, l'organisation avait fait part de sa volonté d’inscrire la dépendance aux jeux vidéo sur la liste des maladies, provoquant la grogne des professionnels du secteur.

Le Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (SELL), a publié le 16 juin un communiqué commun avec d'autres acteurs mondiaux pour dénoncer la décision de l'OMS. "L’inclusion de la pratique du jeu vidéo dans la catégorie des maladies mentales et des dépendances de la CIM-11 provoquerait une panique morale et entraînerait des abus de diagnostics, car elle ne serait pas fondée sur un nombre élevé de preuves, comme l’exige la formalisation de toute autre forme de désordre", expliquent les signataires.

A quel moment est-on considéré comme addict? (...)
 

Auteur de l'article original: Pauline Dumonteil
Source: BFMTV
Date de publication (dans la source mentionnée): Samedi, 7. Juillet 2018
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