Des chercheurs dévoilent ce mardi une découverte sur l'alimentation des bébés: la diversification provoque une réaction immunitaire cruciale pour prévenir les maladies inflammatoires

Une équipe de l’Institut Pasteur et de l’Inserm a mené des expériences sur des souris qui mettent en lumière l’importance du microbiote chez les bébés.
Notamment au moment de l’introduction des aliments solides : la diversification, si elle est bien faite, peut protéger contre les maladies inflammatoires.
Quand le développement de ce microbiote est empêché par une alimentation peu riche ou des antibiotiques, ces futurs adultes ont plus de risques de développer des cancers, maladies auto-immunes et allergies.
Quand introduire les fruits et légumes dans l’assiette de son bébé ? On commence par la compote de pommes, la purée de betterave ou le steak haché ? La diversification, ce moment où les parents introduisent d’autres aliments que le lait, concentre parfois pas mal de questions. Pourtant, on découvre petit à petit combien cette période semble fondamentale dans le développement de l’enfant. Des chercheurs de l'Institut Pasteur et de l'Inserm se sont penchés sur le sevrage de bébés souris et ont fait une découverte de taille : la diversification alimentaire provoque une réaction immunitaire considérable, qui aura des conséquences sur la santé du futur adulte.  Gérard Eberl, responsable de l’unité Microenvironnement et immunité à l’Institut Pasteur et principal auteur de l’étude détaille à 20 Minutes les implications de cette découverte.

Qu’avez-vous découvert grâce à cette expérience sur des souris ?
Quand on introduit des aliments solides chez des bébés souris, les bactéries de l’intestin se multiplient et le corps fait une réaction immunitaire très importante. Quand, au moment du sevrage, elles sont exposées à des antibiotiques qui tuent ces bactéries, elles développent plus facilement des maladies inflammatoires à l’âge adulte. Avec une fenêtre précise : entre deux et quatre semaines pour la souris, ce qu’on peut extrapoler à entre trois et six mois chez l’enfant. Notre contact très tôt dans la vie avec les microbes peut déterminer notre susceptibilité à développer certaines maladies : allergies, colites, cancers, maladies auto-immunes… Mais attention, ce n’est pas du 100 %, c’est juste un facteur de prédisposition.

Ce qui voudrait dire que trop d’hygiène n’est en fait pas bon pour la santé ?
Il y a 150 ans, la mortalité infantile était énorme, l’hygiène, la vaccination, les antibiotiques ont permis de faire disparaître de nombreuses maladies infantiles. En même temps, dans les pays industrialisés, on constate une augmentation des maladies inflammatoires : allergies, maladies auto-immunes… (...)

Auteur de l'article original: Oihana Gabriel
Source: 20 Minutes
Date de publication (dans la source mentionnée): Jeudi, 21. Mars 2019
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