Un nouveau mécanisme pouvant expliquer en partie l'apparition de la maladie d'Alzheimer vient d'être mis en évidence par des chercheurs de l'Université Duke (Etats-Unis). Publiée dans le Journal of Neuroscience ce 14 avril, leur étude se focalise sur l'arginine, un acide aminé essentiel présent dans la viande, le poisson et les produits laitiers, qui nous sert à produire des protéines.

Pour cette recherche, les scientifiques ont utilisé des souris modifiées génétiquement afin que leur système immunitaire ressemble au nôtre. Comme les autres rongeurs utilisés, ces souris ont développé la maladie d'Alzheimer avec les mêmes caractéristiques (plaques de protéines, dégénérescence neurofibrillaire, pertes de neurones, pertes de mémoire etc.).

L'émergence graduelle de ces symptômes chez ces animaux a permis aux chercheurs d'étudier leurs cerveaux suffisamment longtemps pour voir comment la maladie a commencé, explique ainsi le Dr Matthew Kan, co-auteur de l'étude. En étudiant les anomalies du système immunitaire de ces souris, ils ont remarqué que certaines cellules clé de l'immunité résidant dans le cerveau, les microgliocytes, ont commencé à se diviser et à évoluer à un stade précoce de la maladie. Les microgliocytes de ces souris malades ont produit une enzyme, l'arginase, capable de dégrader l'arginine, le précieux acide aminé présent dans des régions du cerveau liées à la mémoire.

Ainsi, « si la destruction de l'arginine est si importante dans le mécanisme de la maladie, il serait peut-être possible, en [l'empêchant] d'inverser cette pathologie » estime le Dr Carol Colton, professeur de neurologie à l'Université Duke et co-auteur de l'étude.

Un médicament anti-cancer pour neutraliser l'enzyme arginase

Pour empêcher cette destruction anormale de l'arginine, les chercheurs ont neutralisé l'enzyme arginase produite par les microgliocytes grâce à un médicament anti-cancer appelé DFMO. Donné aux souris avant l'apparition des premiers symptômes de la maladie, il a bien permis de réduire les plaques protéiques développées dans leur cerveau. Les souris ont également eu de meilleurs résultats aux tests de mémoire.

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Auteur de l'article original: Hélène Bour
Source: Top Santé
Date de publication (dans la source mentionnée): Dimanche, 19. Avril 2015
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