L’ataxie de Friedreich, la plus fréquente des ataxies héréditaires, est une maladie neurodégénérative progressive incurable à ce jour. Toutefois, une équipe Inserm est pour la première fois parvenue à restaurer les fonctions motrices de souris présentant une atteinte neurodégénérative mimant celle observée chez les humains.

Une équipe Inserm mise sur la thérapie génique pour freiner la dégénérescence neuronale qui touche les personnes atteintes d’ataxie de Friedreich. Cette maladie se manifeste par des troubles de l’équilibre et de la coordination des mouvements volontaires (ataxie), mais aussi par une atteinte cardiaque, un diabète et, souvent, des troubles ostéo-articulaires (scoliose, pieds creux). Il s’agit d’une maladie génétique provoquée par une mutation affectant le gène de la frataxine. La mutation entraine une perte de fonction de cette protéine essentielle à l’activité des centrales énergétiques de la cellule, les mitochondries
.

L’ataxie de Friedreich rare touche environ 1 personne sur 50 000, soit environ 1 300 patients en France. Apparaissant généralement vers l’âge de 9-14 ans, son évolution et ses symptômes varient d’un patient à l’autre. Toutefois, une incapacité à marcher survient généralement 10 à 20 ans après les premiers symptômes. Aucun traitement n’existe à ce jour.

En 2014, l’équipe d’Hélène Puccio, directrice de recherche Inserm à Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire* (Strasbourg), avait mis au point une thérapie génique utilisant un vecteur viral
porteur d’une copie fonctionnelle du gène de la frataxine. L’objectif était alors de lutter contre les anomalies cardiaques associées à la maladie dans un modèle murin. Cette approche s’était révélée payante et avait permis, non seulement de prévenir les symptômes, mais aussi de les inverser. Cependant, en l’absence de modèle animal fiable pour étudier la dégénérescence neuronale, la thérapie n’avait pas pu être testée contre cette composante de la maladie.

Quatre ans plus tard, non seulement les chercheurs présentent un nouveau modèle animal reproduisant l’ataxie sensitive et cérébelleuse de la maladie de Friedreich, mais ils montrent aussi, en utilisant ce nouveau modèle, l’efficacité d’une thérapie génique destinée à en guérir les symptômes neurologiques.

Une fenêtre thérapeutique pour agir
"Le dysfonctionnement neuronal débute dans les neurones proprioceptifs des ganglions dorso-rachidiens présents le long de la colonne vertébrale, mais il est aussi présent dans le cervelet. Les neurones proprioceptifs sont responsables de la sensibilité profonde. Ils permettent de se positionner dans l’espace, de savoir où se trouvent les différentes parties de son corps les yeux fermés. (...)

 

Auteur de l'article original: Inserm.fr
Source: Inserm.fr
Date de publication (dans la source mentionnée): Samedi, 8. Septembre 2018
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