Après avoir explosé depuis les années 70 et en particulier le début des années 2000, la fréquence des troubles autistiques semble avoir atteint un plateau depuis 2014 aux Etats-Unis, selon une nouvelle étude.

Après une forte augmentation depuis le début des années 2000, la fréquence du trouble du spectre de l'autisme (TSA) parmi les enfants et adolescents aux Etats-Unis paraît s'être stabilisée ces trois dernières années, selon une enquête menée au niveau national publiée mardi 2 janvier 2018 dans le Journal of the American Medical Association (JAMA), Pediatrics.

Une prévalence des TSA qui avait doublé à triplé depuis le début des années 2000
Le 22 juillet 2015, les statistiques des Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC) montraient une nette augmentation de la prévalence de l'autisme aux Etats-Unis, passée de 1 pour 5.000 en 1975 à 1 pour 150 en 2002 et à 1 pour 68 en 2012, soit un triplement sur la dernière période de dix ans examinée. Des études précédentes avaient également révélé une hausse de ce trouble entre 2000 et 2010, période durant laquelle le taux avait plus que doublé pour passer de 0,67% à 1,47%. Cependant, ce taux semblait déjà plafonner à 1,46% en 2012 selon les estimations du réseau "Autism and Developmental Disabilities Monitoring" (ADDM). Selon l'étude du JAMA, cette augmentation était due à plusieurs facteurs, notamment le reclassement de certains troubles neurologiques au sein des TSA et la notoriété plus importante de ces affections permettant un plus grand nombre de diagnostics, mais également des facteurs génétiques et environnementaux.

Une augmentation qui se stabilise jusqu'à devenir "non significative" entre 2014 et 2016
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Ce plafonnement de l'augmentation de la prévalence des TSA aux Etats-Unis se confirme dans cette dernière étude menée de 2014 à 2016 auprès des parents de 30.502 enfants et adolescents de trois à 17 ans. Selon ces travaux, le taux du trouble autistique a été de 2,24% en 2014, 2,41% en 2015 et 2,58% en 2016, une augmentation analysée par les auteurs comme "non significative" et donc considérée comme un plateau. Cela se traduit en moyenne par un enfant sur 47 souffrant d'autisme aux Etats-Unis sur les 3 années examinées.

Ces résultats sont plus élevés que ceux de l'ADDM, bien qu'ils en confirment la tendance au plafonnement de l'augmentation de prévalence des TSA. Selon les auteurs, la différence de méthodologie expliquerait cet écart de résultats : notamment, la population étudiée serait "représentative au niveau national" et basée sur du "déclaratif des parents" en termes de diagnostic dans l'étude du JAMA, tandis que l'ADDM aurait privilégié "des sites sélectionnés" et des diagnostics cliniques. (...)

Auteur de l'article original: Sciences et Avenir avec agences
Source: Sciences et Avenir avec agences
Date de publication (dans la source mentionnée): Samedi, 6. Janvier 2018
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