C’est désormais un fait établi, fumer durant la grossesse est préjudiciable pour l’enfant à naître. Et si ces méfaits sautaient une génération ? Selon des chercheurs britanniques en effet, les enfants dont la grand-mère maternelle a fumé alors qu’elle était enceinte voient leurs risques augmentés de souffrir d’un autisme.

Les chercheurs de l’Université de Bristol se sont penchés sur les résultats de l’étude Children of the 90s. Laquelle répertorie les données de santé de 14 500 personnes suivies depuis leur naissance en 1991 et 1992. Et l’une de leurs observations est pour le moins surprenante. Les enfants dont la grand-mère maternelle a continué de fumer en cours de grossesse présentaient 53% de risque en plus de souffrir de troubles de la sphère autistique. Un taux qui monte à 67% chez les jeunes filles.

Parmi ces troubles : des difficultés d’ordre social ou encore des comportements répétitifs. Ainsi, la fumée de cigarette affecte le développement de l’enfant in utero mais provoque aussi des changements qui pourraient affecter le développement des enfants –a fortiori des filles – de la génération suivante.

Si les auteurs peinent à expliquer cette observation, ils avancent le fait que « le tabac endommage l’ADN mitochondrial. Et les mitochondries ne sont transmises à la génération suivante que par les œufs maternels. Les mutations initiales de l’ADN mitochondrial n’ont souvent aucun effet visible chez la mère elle-même, mais l’impact peut augmenter lorsqu’il est transmis à ses propres enfants. »

Auteur de l'article original: Vincent Roche pour Destination Santé
Source: Université de Bristol, 27 avril 2017
Date de publication (dans la source mentionnée): Samedi, 6. Mai 2017
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