Ce 19 février, la Haute Autorité de Santé publie de nouvelles recommandations pour renforcer le dépistage de l’autisme. Un pas en avant pour anticiper la prise en charge d’un trouble neurodéveloppemental qui peut se déclarer entre 1 et 2 ans.

Pour améliorer le diagnostic de l’autisme, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande de « mobiliser toutes les personnes en contact avec l’enfant pour repérer les signaux d’alerte ».

Du médecin traitant aux spécialistes

La HAS conseille d’abord de « s’appuyer sur le médecin traitant pour proposer au plus vite de premières actions. » Dans le cadre des examens de santé réguliers et obligatoires de 0 à 6 ans, ce dernier « doit systématiquement s’intéresser à la communication et à la motricité de l’enfant ». En cas de signaux d’alerte, ce dernier doit « consacrer une consultation dédiée à la recherche de signes de l’autisme ».

« Si la suspicion d’autisme est confirmée, le médecin va orienter l’enfant vers une consultation spécialisée pour confirmer le diagnostic », conseille la HAS. « Le délai d’attente étant encore long (6 mois à 1 an parfois), le médecin traitant proposera sans attendre des examens ORL, ophtalmologiques, orthophoniques et du développement moteur ». Et si besoin, de premières « interventions de rééducation (orthophonie, kinésithérapie, psychomotricité) et de socialisation de l’enfant (crèche, centre de loisirs) seront réalisées avec une demande de vigilance particulière des différents professionnels ».

Au fil de plusieurs séances, le diagnostic sera ensuite posé « étape par étape par les équipes spécialisées pour initier un projet d’interventions personnalisé » en faisant appel à plusieurs disciplines : les pédopsychiatres, les psychologues, les professionnels de la rééducation… au sein de services adaptés*. En cas de diagnostic difficile à établir ou de troubles associés multiples, l’enfant sera dirigé vers un centre de ressources autisme ou un service hospitalier dédié à l’autisme ou aux troubles du neurodéveloppement.

Dans tous les cas, les parents bénéficieront d’un temps de discussion au moment de l’annonce « pour élaborer avec eux un projet personnalisé, le plus rapidement possible ».

Ces recommandations surviennent alors qu’en France, l’autisme est diagnostiqué « trop tardivement, en moyenne entre 3 et 5 ans ». (...)

*services de psychiatrie infanto-juvénile, de pédiatrie, de centres d’action médico-sociale précoce, de centres médico-psycho-pédagogiques, de professionnels libéraux coordonnées entre eux par un médecin…

Auteur de l'article original: Laura Bourgault pour Destination Santé
Source: Haute autorité de Santé (HAS), le 19 février 2018
Date de publication (dans la source mentionnée): Vendredi, 23. Février 2018
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