Collé sur l’omoplate de certains patients, ce petit dispositif testé au sein de la structure privée Les Magnolias détecte en temps réel errances et chutes. Une première.

Impossible désormais pour Olivia de perdre un malade de vue. Cette aide-soignante de l’unité d’hébergement renforcée de l’hôpital privé gériatrique Les Magnolias, à Ballainvilliers, est maintenant appuyée par une technologie de pointe. Certains de ses patients sont équipés d’un petit patch carré bourré de fonctionnalités, lui permettant de repérer ceux qui seraient en mauvaise posture ou partiraient en vadrouille.
« Il y a quelques bugs, mais cela nous aide », se réjouit la jeune femme. « Nous sommes pour le moment le seul hôpital à tester cela en France », précise Isabelle Burkhard, directrice générale de cet établissement de 320 places tourné très porté sur l’innovation (lire encadré).

Mercredi 31 juillet. Placés au cœur de l’unité d’hébergement renforcé de l’hôpital privé gériatrique, plusieurs écrans permettent de localiser en temps réel les patients équipés du patch.
Couplé à des caméras
L’appareil, couplé à des caméras placées çà et là, est collé sur l’omoplate grâce à un pansement transparent. « Nous demandons toujours le consentement de la personne ou de sa famille », souligne Isabelle Burkhard. Il permet de géolocaliser les personnes qui présentent des troubles du comportement liés notamment à la maladie d’Alzheimer. « On doit parfois les rattraper lors de leurs errances », explique Olivia.

Les yeux rivés sur un écran installé au cœur de l’unité, l’aide-soignante sait à chaque moment où se trouvent ses protégés. Les seniors équipés du dispositif y apparaissent sous la forme de points de couleur. En cliquant dessus, les employés de l’hôpital peuvent connaître l’identité de la personne, sa localisation précise, mais aussi de nombreuses informations.
Doté d’un accéléromètre, d’un altimètre et d’un baromètre
Si les capteurs intégrés sont capables de mesurer la température de la peau, l’intérêt d’un tel appareillage est bien plus large. Doté d’un accéléromètre, d’un altimètre et d’un baromètre, le dispositif permet également de détecter chutes et autres postures jugées anormales.
« En gériatrie, la chute est un risque majeur », explique Isabelle Burkhard. Chaque année, plus de 11 000 personnes âgées décèdent après être tombées au sol. « Et plus on attend, plus les conséquences liées à la chute peuvent être graves », précise-t-elle. Prochaine étape, les personnels seront bientôt dotés de bipeurs qui retentiront en cas de problème.

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Auteur de l'article original: Gérald Moruzzi
Source: Le Parisien
Date de publication (dans la source mentionnée): Dimanche, 4. Juin 2017
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