Pourquoi certaines infections à papillomavirus humain (HPV) provoquent des cancers et d’autres non ? Plusieurs équipes de chercheurs du Centre international de Recherche sur le Cancer (CIRC) de l’OMS à Lyon viennent de mettre au jour une série de gènes impliqués dans le développement de cancers des voies aérodigestives supérieures notamment.

Deux groupes ont été établis. Le premier était composé de 6 000 patients atteints d’un cancer des voies aérodigestives supérieures (du larynx, du pharynx ou de la cavité orale). Le second, de 6 000 individus non malades. Les chercheurs ont analysé près de 7 millions de gènes chez chacun d’entre eux.

La principale découverte concerne une série de variants génétiques dans une partie du système immunitaire appelée antigène HLA. Ils protègent contre le risque de développer un cancer de la tête et du cou lié à une infection à HPV. Le risque est réduit de 4 fois par rapport aux individus ne présentant pas ces variants.

Ces mêmes gènes avaient déjà été identifiés comme protecteurs contre le cancer du col de l’utérus. Or celui-ci est aussi associé à une infection à HPV.

Prévenir le cancer dû au HPV ?

« Ces résultats indiquent que les gènes contrôlant le système immunitaire jouent un rôle fondamental dans le développement d’un cancer en lien avec une infection au virus HPV », souligne le Dr Paul Brennan, chef de la section génétique au CIRC. « Mieux comprendre leur fonctionnement permettrait de mettre au point des méthodes de protection contre ces cancers. »

Si les principaux facteurs de risque de cancer de la tête et du cou sont le tabac et l’alcool, l’infection par un virus HPV y contribue de plus en plus. Notamment aux Etats-Unis et en Europe du Nord en raison de pratiques sexuelles orales.

Auteur de l'article original: Dominique Salomon pour Destination Santé
Source: CIRC, 17 octobre 2016
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 24. Octobre 2016
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