Alors que l’intelligence artificielle est de plus en plus utile à la médecine et ouvre de nouvelles perspectives, le député LREM de l’Essonne prévient qu’elle ne sera pas un vaccin anti-cancer, mais « un formidable outil » contre la maladie.
Lancer Cédric Villani sur l’intelligence artificielle, c’est s’assurer beaucoup d’engouement et une pointe d’agacement. Car pour le député (LREM) de l’Essonne, médaille Fields en 2010 et auteur d’un rapport sur la question, il faut passer à la vitesse supérieure pour imposer ce programme dans le champ de la santé.

Si l’intelligence artificielle est la révolution annoncée, peut-on s’imaginer dans 50 ans un monde sans cancer ?

Cédric Villani. L’IA n’est pas un vaccin qui va éradiquer le cancer, mais un formidable outil pour faire les bons choix de traitement et, donc, mieux le soigner. Imaginez le résultat si, à chaque stade de la maladie, aucune erreur n’est commise ! Le mariage entre médecine et technologie peut permettre de jouer la partie parfaite contre la maladie.

Des médecins pointent des problèmes d’éthique, s’inquiètent d’algorithmes biaisés et des dérives possibles…

Il est essentiel d’aborder ces questions, de mettre des garde-fous, mais innovation ne rime pas qu’avec problèmes ! J’ai été, il y a quelques années, dans un comité d’éthique : certes les problèmes étaient compliqués, mais ils étaient en petit nombre. Pour l’IA, on passe trop de temps à discuter et nous ne dépensons pas assez d’énergie à y aller vraiment. Elle ne va pas se développer toute seule. Les médecins, beaucoup trop en retrait, doivent s’y mettre. (...)

Auteur de l'article original: Florence Mero
Source: Le Parisien
Date de publication (dans la source mentionnée): Samedi, 2. Juin 2018
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