Aujourd’hui, de nombreux parents se sentent démunis face aux comportements de leur enfant et se demandent comment l'éduquer de manière bienveillante et sécurisante. Car vouloir conditionner les enfants, en leur donnant des ordres, en leur faisant des reproches, en les culpabilisant ou en leur demandant « pourquoi » ils ne font pas ce qu’on voudrait qu’ils fassent génère souvent des conflits, parfois de la violence... Pour autant, on ne peut pas « tout laisser faire » sans intervenir : un vrai casse-tête ! (Extrait de "Parents bienveillants, enfants éveillés" de Laurence Dudek, publié aux éditions First 1/2)

Pour sortir durablement du rapport de force, il convient ensuite de savoir rester, en permanence et sans exception, dans un rapport d’égalité1, où chacun fait de son mieux sans douter de l’intention positive de l’autre, qui fait lui aussi toujours de son mieux. Un rapport d’éducation où l’adulte est responsable (où il répond de manière adaptée aux besoins de l’enfant) et où il instaure un respect mutuel. L’enfant acquiert le respect de l’autre surtout par l’exemple : donc en étant respecté.
"Les caprices, ça n'existe pas"

Lorsqu’un enfant fait une demande que nous considérons comme un caprice, nous aurions tort de croire qu’il s’agit d’un désir sans fondement, sans besoin réel, dans le seul but d’obtenir quelque chose qu’on ne peut pas avoir ou faire.

Même si le contenu et l’expression de la demande paraissent incongrus, irrationnels, insensés, etc., il y a toujours un ou plusieurs besoins cachés derrière ce « caprice ». À la différence des adultes, qui ont appris au fil du temps à repérer (plus ou moins bien) leurs besoins réels pour y faire correspondre les demandes qu’ils formulent, les enfants ne savent pas toujours de quoi ils ont besoin ; cela fait partie des apprentissages qui se font au cours de l’enfance, plus ou moins rapidement selon l’efficacité de l’éducation qu’ils reçoivent sur le sujet. Plus les enfants sont jeunes, moins ils sont capables de conscientiser leurs besoins. Ils ne peuvent donc pas toujours les exprimer à bon escient. C’est pourquoi il arrive couramment que ces besoins ne soient révélés que par la frustration inhérente au fait de ne pas être satisfaits. La demande prend alors une forme anarchique, injustifiée, incompréhensible, décalée dans le temps, disproportionnée, etc. Ce que nous désignons par ce terme péjoratif et fourre-tout de « caprice ». Ce mot, je l’entends dans la bouche de la quasi-totalité des parents que je reçois en consultation. (...)

 

Auteur de l'article original: Laurence Dudek
Source: Atlantico.fr
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 22. Mai 2017
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