Les études tendent à montrer comment la récupération de souvenirs ou la réduction de comportements problématiques peuvent être améliorés par le biais de l’olfaction.

De plus en plus de recherches novatrices se penchent sur la question de l'approche non pharmacologique de la prise en charge de la maladie d'Alzheimer. A Nice, dans le Sud de notre pays, une région propice et bien connue associée aux parfums, des chercheurs des laboratoires CoBteK (Cognition Behavior Technologies), LAPCOS (Laboratoire d'Anthropologie et de Psychologie Cognitive et Sociale) et ICN (Institut de Chimie de Nice) de l'Université de Nice Sophia Antipolis s'intéressent à la stimulation olfactive de patients. En effet, le cortex olfactif est connecté directement aux zones du traitement des émotions et des mémoires, expliquant toute la puissance de ce sens. Les études tendent notamment à montrer comment la récupération de souvenirs ou la réduction de comportements problématiques tels que la déambulation peuvent être améliorés par le biais de l'olfaction.

Dans le quotidien, on peut par exemple apaiser une personne en lui faisant respirer de l'huile essentielle de lavande. Elle possède des vertus relaxantes et peut faire baisser le rythme cardiaque, rendre la respiration plus calme etc.). Une simple odeur peut faire émerger un souvenir d'enfance, faire remonter des émotions longtemps enfouies, induire l'envie de communiquer, de partager, et ainsi travailler la mémoire, le langage, le raisonnement et permettre de réduire l'anxiété en créant du lien social: l'un des facteurs protecteurs dans la maladie d'Alzheimer.

Ce n'est pas seulement l'odeur qui importe et les cascades neuro-chimiques qui en découlent mais également le lien qui va se créer entre la personne malade et l'aidant. Cela ne pouvant bien entendu fonctionner qu'en apportant sur la personne non pas un regard de personne "malade" mais un regard bienveillant vers une personne humaine!

L'une des premières fonctions touchées dans la maladie d'Alzheimer est bien d'associer plusieurs sens. Par exemple, si je dois mémoriser une liste de mots présentée oralement comme: table, chat, bleu, chaise, stylo, je peux utiliser l'imagerie mentale et les associer en une seule image au lieu de 5 mots différents. Ainsi, je peux visualiser mentalement un chat sur une chaise à côté d'une table sur laquelle repose un stylo bleu ce qui me permettra de créer du sens et de rendre la trace mnésique plus solide. En somme il réside une infinité de possibilités pour stimuler la mémoire en passant par le corps via des odeurs, des mouvements, des sons, du visuel: le tout étant de les associer, de créer du lien vers "l'essence humaine" et de respecter la personne dans sa globalité. (...)

Auteur de l'article original: Alexandra Milazzo
Source: Huffington Post
Date de publication (dans la source mentionnée): Dimanche, 24. Septembre 2017
Photo: