FIGARO DEMAIN - Un projet d’art-thérapie permet aux malades de s’exprimer avec leur corps dans des musées pour améliorer leur motricité.

Adriana Bazzi, «Corriere della Sera» ( Italie)

Une scène a été dressée dans l’un des halls d’exposition du Museo Civico de Bassano del Grappa, près de Vicence, en Italie, à l’occasion de l’exposition d’un artiste italien, Daniele Marcon, intitulée In-colore. Des gens dansent sur la scène. La plupart d’entre eux souffrent de la maladie de Parkinson. Ils sont invités à s’inspirer de tableaux aux motifs géométriques, carrés et rectangles, principalement de couleurs sombres, aux contrastes nets et aux lignes bien définies. Leur but est de stimuler la réponse émotionnelle du public, précisément parce que les couleurs fortes peuvent transmettre le flux énergétique de la vie.

Ces personnes font partie d’un projet de danse contemporaine intitulé «Dance Well», qui utilise cet art comme thérapie et méthode d’intégration pour des personnes souffrant de la maladie de Parkinson. Chaque semaine, 300 personnes prennent une heure de leçon de danse dans le musée.

Un lundi matin d’avril, le professeur chorégraphe invite un groupe de 70 participants à bouger dans l’espace en suivant des chemins imaginaires, selon des lignes suggérées par les peintures exposées. Ils vont et viennent, de droite à gauche, tenant leurs bras dressés au-dessus de la tête ou en s’allongeant sur le sol, seuls ou avec un partenaire. Certains s’en tiennent à leur propre espace tandis que d’autres créent des trajectoires croisant le chemin d’autres danseurs, ce qui provoque un contact physique qui peut faire partie de la thérapie.

«Tout est parti de l’idée, confirmée par la recherche scientifique, que la danse contemporaine peut aider les personnes souffrant de la maladie de Parkinson à améliorer leur motricité et donc leur qualité de vie», explique Daniele Volpe, le directeur du département de neuro-réadaptation à la Villa Margherita d’Arcugnano, l’un des six centres de soins en Italie du Fresco Parkinson Institute.

Cet effort est d’autant plus louable que cette maladie risque de devenir une pandémie. Ce trouble dégénératif du cerveau entrave les mouvements et l’équilibre des patients.

Réduire le recours aux médicaments
Selon les spécialistes, 6,9 millions de patients en souffraient dans le monde en 2015 et ce chiffre pourrait doubler d’ici à 2040, avec des conséquences économiques dévastatrices pour les services de santé. «Nous devons trouver de nouveaux modèles de traitement et de réadaptation, au-delà des méthodes conventionnelles utilisées jusqu’ici», poursuit Daniele Volpe. «Il est nécessaire d’intégrer de nouveaux professionnels (...)

Auteur de l'article original: Adriana Bazzi, «Corriere della Sera» ( Italie)
Source: Le Figaro.fr
Date de publication (dans la source mentionnée): Samedi, 16. Juin 2018
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