Selon des scientifiques de l’INSERM, la caféine pourrait s’avérer bénéfique pour contrer les effets du vieillissement cérébral. Plus spécifiquement ceux liés à la dégradation de la mémoire. Pour le moment cette hypothèse a été vérifiée chez le rat.

Une équipe de l’INSERM de Lille, en association avec des chercheurs portugais et américains ont montré que l’expression anormale d’un récepteur cible de la caféine dans le cerveau de rats, entraîne l’apparition de troubles de la mémoire. Et ceci en lien avec la perte des mécanismes de contrôle du stress.

« Il y a 4 ans, nous avions identifié le rôle du récepteur A2A – cible de la caféine – dans les stress, mais nous ne savions pas si son activation suffirait à déclencher d’autres changements », indique Luisa Lopes de l’Instituto de Medicina Molecular (Lisbonne). « Nous avons découvert que la modification de la quantité de ce récepteur dans les neurones situés dans le zones liées à la mémoire suffisait à produire un profil de vieillissement précoce ».

Vers des traitements à base de caféine ?

Dès lors que des rats ayant un profil de vieillissement précoce ont été traités avec un analogue de la caféine, bloquant donc l’action du récepteur A2A, les performances de leur mémoire étaient similaires à celles des animaux contrôles.

« Cette étude permet non seulement de comprendre les changements fondamentaux qui se produisent quand un individu avance en âge, mais également d’identifier les perturbations du récepteur A2A comme facteur majeur du déclenchement de ces changements. Ce qui mène à des perspectives thérapeutiques très intéressantes ».

Auteur de l'article original: Emmanuel Ducreuzet pour Destination Santé
Source: INSERM, Nature, 30 août 2016
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 12. Septembre 2016
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