Le trouble déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) peut engendrer une véritable souffrance et avoir un impact négatif sur le quotidien de l'enfant. Comment l'accompagner lorsque le diagnostic a été posé ? Le point avec le Dr Jean Chambry, pédopsychiatre à la Fondation Vallée, Centre hospitalier public interdépartemental de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent à Gentilly.

TDAH : la difficulté du diagnostic

A l'issue de deux ans de travail, la Haute Autorité de santé (HAS) vient de présenter ses recommandations pour le repérage du trouble déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) par le médecin dit "de premier recours" (le médecin généraliste ou le pédiatre). Ces recommandations "sont idéalistes mais c'est un idéalisme assumé", explique le Dr Jean Chambry, pédopsychiatre et co-président du groupe de travail ayant rédigé les préconisations de la Haute Autorité de Santé (HAS). Elles permettent surtout d'affirmer que le TDAH existe et qu'il ne faut pas réduire le trouble à la seule hyperactivité.

"Le TDAH est une pathologie souvent diagnostiquée trop tardivement en raison de sa grande hétérogénéité" déclare le Dr Chambry. On imagine l'enfant hyperactif courant et grimpant partout, comme monté sur ressort. Or, la difficulté à maintenir son attention est le critère diagnostique majeur du TDAH, bien avant l'hyperactivité et l'impulsivité excessive.

L'enfant a du mal à rester concentré (que ce soit à l'école ou quand il joue), il multiplie les étourderies et les oublis dans la vie quotidienne, se laisse facilement distraire par des stimuli externes...

Cette inattention persistante doit durer depuis plus de 6 mois et doit être présente dans des environnements différents (familial, scolaire, extra-scolaire) et pas seulement à la maison ou à l'école. "Le diagnostic est complexe car il n'existe ni test particulier ni évaluation ou examen clinique qui permettent de le poser. C'est pourquoi le médecin généraliste va seulement faire un pré-diagnostic avant d'adresser l'enfant ou l'adolescent au spécialiste" explique le pédopsychiatre.

D'une façon générale, les signes évocateurs d'un TDAH sont observés majoritairement avant 12 ans et sont plus fréquents chez le garçon que chez la fille (2 à 3 garçons pour une fille). (...)

Auteur de l'article original: Catherine Cordonnier
Source: Top Santé
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 9. Mars 2015
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