Dépistage prénatal de la trisomie 21 : un projet de loi fait débat - Par Maxisciences
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Le projet de loi sur la limitation du dépistage prénatal de la trisomie 21 n'a pas fini de faire parler de lui. Voté le 15 février dernier par les députés, un amendement pourrait contraindre les femmes enceintes à disposer de l'accord de leur médecin pour se faire dépister. Le dépistage ne serait donc plus systématique.
Avant le 15 février, l'article 9 de la loi sur la bioéthique évoquait la mise à disposition de "toute femme enceinte au cours d'une consultation médicale" des examens de dépistage de la trisomie 21 chez leur futur enfant. Depuis, le texte modifié et voté par les députés, ajoute la mention "lorsque les conditions médicales le nécessitent", un amendement défendu par Jean Leonetti, député UMP, contre l'avis du ministre de la Santé, Xavier Bertrand.
Jusqu'à présent, les gynécologues proposaient à leurs patientes enceintes une prise de sang aux alentours de trois mois de grossesse afin d'évaluer les risques de trisomie 21 de leur foetus. Avec le nouvel amendement, ces femmes n'auraient accès au dépistage que si le médecin le juge nécessaire. Pour les professionnels du monde médical, le texte va à l'encontre des droits du patient.
Le Sénat doit prochainement statuer sur cet amendement. Une décision cruciale qui inquiète le docteur Nicolas Fries, président du Collège français d'échographie foetal. Celui-ci réagit dans Le Parisien : "Si la loi passe en l'état au Sénat, il y aura une vraie inégalité d'information des femmes en fonction du médecin sur qui elles tombent. Certaines sauront que le dépistage existe, d'autres non. Le médecin deviendra le seul juge, et c'est très dangereux !".
A l'heure actuelle, la trisomie 21 touche 1 enfant sur 700. En France, 85% des cas sont détectés avant la naissance.
Source : Maxisciences