Des chercheurs l'University College London ont récemment mis en évidence quatre gènes responsables de la forme du nez. Selon ces derniers, ce trait physique ne serait pas seulement esthétique mais résulterait d’un processus évolutif dépendant également de l’environnement.

Aquilin, en trompette, retroussé ou épaté, il existe autant de formes de nez que d’adjectifs pour les décrire. Il s’agit en effet d’une composante essentielle de notre visage. Implanté bien au milieu, il façonne littéralement notre apparence physique, lui donnant un caractère unique. Des chercheurs de l'University College London ont décidé de remonter à la source pour définir au sein même de l’ADN ce qui intervient dans le façonnement de l’organe olfactif humain.

Leurs résultats, publiés dans la revue Nature Communications, dévoilent l’existence de quatre gènes à l’origine de la forme. 6.630 génomes passés au crible Pour en arriver à une telle conclusion, les chercheurs ont passé en revue le génome de pas moins de 6.630 volontaires, hommes et femmes d’origine différente, résidant en Amérique du sud et centrale. Les sujets ont été recrutés au Brésil, en Colombie, au Chili, au Mexique et au Pérou.

Ce choix ne tient pas du hasard comme tient à le souligner Kaustubh Adhikari, auteur principal : "Peu d'études ont observé comment se développent les caractéristiques faciales typiques, et elles ne l'ont fait que sur des populations européennes qui présentent moins de diversité que le groupe que nous avons étudié". Avec son équipe, le scientifique a également analysé les caractères faciaux de chaque participant, et a réalisé pour 3.000 d’entre eux une reconstruction 3D de leur visage de manière à pouvoir mesurer a posteriori certaines particularités physiques avec plus d’exactitude.

Quatre gènes à la base de la forme Au total, l’équipe s’est concentrée sur un total de 14 caractéristiques faciales touchant non seulement à la forme du nez mais aussi du menton. Elle a identifié plusieurs gènes connus pour être à la base de la production de cartilage et influencer ainsi la forme du nez. Deux d’entre eux, GLI3 et PAX1, semblent avoir un impact important sur la largeur des narines tandis qu’un autre, connu sous le nom de DCH2 contrôle la pointe. Enfin, un dernier, identifié comme RUNX2 a été associé à la largeur du nez au niveau de l’arête. Les chercheurs ont également mis en évidence un cinquième gène à part. Nommé EDAR, il est impliqué dans le caractère saillant du menton.

Pour les chercheurs, ces résultats représentent un pas en avant dans la compréhension des mécanismes évolutifs sous-jacents. "Connaître le rôle de chaque gène nous aide à reconstituer le chemin de l'évolution de l'homme de Neandertal à l'homme moderne", affirme Kaustubh Adhikari.

Auteur de l'article original: Emmanuel Perrin
Source: Gentside
Date de publication (dans la source mentionnée): Dimanche, 29. Mai 2016
Photo: