Les signes d'un début d'anorexie ou de boulimie ne sont pas toujours évidents, mais certains facteurs de risques doivent éveiller la vigilance.

Anorexie, boulimie, hyperphagie: les troubles du comportement alimentaire (TCA) sont l'une des principales causes de mortalité chez les jeunes et concerneraient 600 000 personnes, majoritairement des femmes. Des chercheurs de l'université du Minnesota ont voulu savoir quels étaient les facteurs de risque du développement de ces troubles chez les adolescents, sur le court comme sur le long terme. Ils viennent de publier leurs conclusions dans le Journal of Adolescent Health.
Communication et estime de soi

Partant de questionnaires distribués à 2516 étudiants âgés de 12 à 18 ans entre 1999 et 1998, les scientifiques se sont particulièrement intéressés aux réponses données par les 243 d'entre eux ayant rapporté avoir démarré un régime. Les volontaires devaient répondre à des questions portant sur leurs habitudes alimentaires (combien de fois avez-vous entamé un régime au cours de l'année dernière?), l'estime d'eux-mêmes (pensez-vous beaucoup à si vous étiez plus mince?), leur famille (à quel point pensez-vous pouvoir parler à vos parents de vos problèmes?) et leur entourage (se moque-t-on souvent de vous à cause de votre poids?).

Les chercheurs ont reposé ces questions aux étudiants 5 ans plus tard afin d'identifier les facteurs de risque chez les sujets ayant développé un trouble alimentaire durant cette période.

Ils ont observé que «la détresse psychologique (par exemple, les symptômes dépressifs et une faible estime de soi) est un facteur de risque important pour l'aggravation de troubles alimentaires». De même, les adolescents inquiets par leur poids ou insatisfaits par l'image qu'ils ont de leur corps étaient plus enclins à développer des troubles, tout comme ceux victimes de moqueries de la part de leurs pairs ou ayant au moins un de leurs amis démarrant un régime. Le contexte familial ne doit pas être négligé non plus: le fait d'avoir un parent démarrant un régime ou encourageant son enfant à le faire, ainsi qu'une mauvaise communication et un manque d'attention au sein de la famille augmentent la probabilité de voir un trouble apparaître sur le long terme.

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Auteur de l'article original: Robin Cannone
Source: Le Figaro.fr
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 3. Octobre 2016
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