Dans ce film documentaire Olivier Peyon nous parle de haine mais aussi d’amour, d’incompréhension et de beauté...

Ce film nous questionne sur l’enseignement des mathématiques dans une société où cette discipline semble encore mal-aimée.

« Comment j’ai détesté les maths » cherche aussi à comprendre l’attrait mystérieux qui entoure cette science souvent redoutée.

Le film, qui est sorti sur les écrans français mercredi 27 novembre part d'un cri du cœur universel : « nous détestons les maths ». « C’est ma destinée d’être nulle en maths » lance une adolescente française. « Je suis bon en maths mais je n’aime pas ça » réplique un jeune américain boutonneux.

Le réalisateur dont on imagine qu'il a longtemps été lui-même traumatisé par les mathématiques nous emmène à la rencontre de mathématiciens célèbres aux quatre coins du monde.

Dans son documentaire, Olivier Peyon met en scène le célèbre Cédric Villani, scientifique et dandy, qui a obtenu la médaille Fields, (équivalent du Nobel pour les mathématiques) et plusieurs autres personnages hauts en couleur.

Le grand thème de son film est « la responsabilité, celle des mathématiciens, mais aussi celle de tout un chacun, dans notre façon de rejeter cette matière », souligne Olivier Peyon. « On ne peut plus la rejeter, tellement elle a pris une place capitale dans notre monde », estime-t-il, « il faut au moins se demander pourquoi ce rejet ».
Il y pose aussi une question : comment les maths ont envahi notre société et bouleversé le monde ?

Olivier Peyon nous emmène, entre autres, à la rencontre de François Sauvageot, professeur à Nantes dans les classes préparatoires qui préparent aux très sélectifs concours d'entrée dans les prestigieuses "grandes écoles" françaises. Colosse barbu qui joue de la machine à coudre, il n'a de cesse de "trouver les bonnes images" pour faire passer les notions abstraites.

À l'Institut de recherches mathématiques d'Oberwolfach, en Allemagne, on plonge dans l'univers des matheux pur jus.

La seconde partie du film analyse l'emprise des mathématiques sur le monde. Car le paradoxe est que cette science si incomprise et mal-aimée a bouleversé notre société depuis une quarantaine d'années.

Olivier Peyon revient ainsi sur l'abus des modèles mathématiques et leur responsabilité dans la crise des subprimes, aux États-Unis, en 2007.

Dans son film, Olivier Peyon nous rappelle avec humour et poésie que les Maths servent à penser et permettent de s'approprier un chemin vers l'abstrait.
 

Auteur de l'article original: Antoine Monti
Source: RAABE
Date de publication (dans la source mentionnée): Dimanche, 1. Décembre 2013
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