Pratiquée chaque semaine, la musique améliore les capacités des enfants dyslexiques à la lecture et au langage. A une condition, ne pas se limiter au solfège. Rythme et tempo s’imposent pour stimuler l’enfant…
En complément d’un suivi orthophonique, l’art constitue une bonne base thérapeutique pour stimuler en douceur les enfants sujets à la dyslexie. Ce trouble se caractérise par des difficultés de lecture liées à un problème d’encodage des sons. Conséquence, des obstacles pour distinguer les syllabes, BA et PA par exemple. « Ces troubles du langage induisent des problèmes de coordination, en chantant, en dansant ou en tapant des mains sur une mélodie », soulignent les auteurs d’une étude INSERM.

A quel point la pratique artistique peut-elle corriger ces altérations ? Pour en savoir plus, les chercheurs ont suivi des petits patients âgés de 8 à 11 ans pendant 6 mois. Deux groupes ont été formés. L’un a suivi des cours collectifs de musique. L’autre s’est consacré à l’art plastique. Pour chacune des deux pratiques, deux séances hebdomadaires ont été programmées. En parallèle, le suivi orthophonique – pivot de la prise en charge – était maintenu. Au bout des 6 mois, tous les participants devaient passer une épreuve de lecture. Chaque enfant a dû lire un texte à voix haute, une tâche qui demande bien des efforts aux dyslexiques.

La musique en première ligne. Résultat, « la musique, sous réserve qu’elle implique du rythme, améliore les capacités de l’enfant », explique le Pr Danièle Schön, (Unité 1106 INSERM/Université Aix-Marseille, Institut de neurosciences des systèmes).  Pour 60% des enfants du groupe musique, l’amélioration était telle que le diagnostic « dyslexique » n’avait quasiment plus lieu d’être. Contre seulement 28% chez les petits du groupe art plastique. Pour aller plus loin les chercheurs ont soumis un second texte aux enfants, cette fois-ci dépourvu de sens. Objectif, analyser les seules capacités de déchiffrage. Encore une fois le rythme musical arrive en tête des stimulants. Trois quart des enfants du groupe musique ont réussi, contre un peu plus d’un tiers pour le groupe art plastique.

Et tout s’explique. Le traitement de la musique et du langage – impliquant le discernement des sons – s’effectue dans les mêmes zones du cerveau au niveau des aires temporales et de l’aire dite de Broca. « Le rythme semble réguler l’activité oscillatoire cérébrale qui est nécessaire au traitement du langage et à la reconnaissance des sons ». En fait, au sein du cerveau « s’opère un transfert de compétence, du rythme vers l’habilité à discerner les sons et donc à lire correctement ».

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Auteur de l'article original: Laura Bourgault - Pour Destination Santé
Source: INSERM, 27 octobre 2015
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 2. Novembre 2015
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