Des chercheurs américains ont annoncé l'échec d'une molécule visant à améliorer les capacités cognitives chez des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer.

Une molécule jugée prometteuse contre la maladie d'Alzheimer n'a pas montré l'efficacité escomptée au cours d'une série d'essais cliniques dont les résultats sont publiés le 9 janvier 2018 dans le Journal of the American Medical Association (JAMA). De précédentes études avaient laissé penser que l'idalopirdine - censée retarder la perte de neurones cholinergiques dans le cerveau entraînée par lamaladie d'Alzheimer - du groupe pharmaceutique danois Lundbeck, pouvait améliorer les capacités cognitives chez des personnes atteintes de cette pathologie et déjà traitées avec des médicaments existants. L'objectif de ce nouveau traitement était de minimiser les symptômes, bien qu'il ne lui soit pas possible d'arrêter le développement de cette dégénérescence neurologique incurable.

"Cette nouvelle molécule n'a rien fait pour améliorer la cognition des participants"
Cette équipe internationale de chercheurs a mené ces trois essais cliniques dans 34 pays avec 2.525 participants âgés d'au moins 50 ans souffrant d'une forme modérée d'Alzheimer. 62 à 65% des participants étaient des femmes. Les essais cliniques, qui ont duré 24 semaines chacun, ont été conduits entre octobre 2013 et janvier 2017. Dans chacune de ces études, les participants ont été choisis au hasard pour prendre une certaine dose d'idalopirdine ou un placebo avec un autre traitement existant contre Alzheimer. "Les résultats ont été décevants car cette nouvelle molécule n'a rien fait pour améliorer la cognition des participants ou contenir leur déclin cognitif et ce quelle que fut la dose. Ces résultats montrent que l'idalopirdine ne doit pas être utilisée pour le traitement de la maladie d'Alzheimer", écrivent les auteurs dont le Dr Alireza Atri du Centre médical California Pacific à San Francisco.

Ce revers est rendu public quelques jours après l'annonce de la décision du géant pharmaceutique américain Pfizer de mettre fin à ses recherches coûteuses et vaines contre Alzheimer pour utiliser les fonds sur d'autres maladies. Cette décision entraînera le licenciement de 300 personnes aux Etats-Unis, a précisé Pfizer dans un communiqué. Selon l'Organisation mondiale de la santé, plus de 36 millions de personnes dans le monde sont atteintes de démence, dont une majorité de la maladie d'Alzheimer. Ce nombre devrait doubler d'ici 2030 et tripler d'ici 2050, à 115,4 millions, si aucun traitement efficace n'est découvert dans les prochaines années.

Auteur de l'article original: Sciences et Avenir avec agences
Source: Sciences et Avenir avec agences
Date de publication (dans la source mentionnée): Vendredi, 12. Janvier 2018
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