Répertoriée parmi les maladies neurologiques les plus fréquentes, l’épilepsie se caractérise par un défaut de transmission d’information entre les neurones. Aucun traitement n’existe à ce jour. Mais de nouvelles approches pourraient aider à prévenir l’apparition des crises caractéristiques de ce syndrome. Le point à l’occasion de la Journée mondiale dédiée ce 8 février.

Malgré son impact sur le mental et le risque élevé d’hallucinations, l’épilepsie n’a rien d’une maladie psychiatrique. Elle est en effet répertoriée comme une atteinte neurologique avec laquelle « on peut vivre », précise le Pr Stéphane Charpier, chef d’équipe à l’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière (ICM) à l’occasion de la Journée mondiale de l’épilepsie de ce 8 février.

Aujourd’hui un large éventail thérapeutique existe contre cette maladie affectant 500 000 Français. Mais aucun traitement ne soigne totalement cette atteinte « caractérisée par une activité anormalement intense des réseaux neuronaux », rappelle le scientifique.

« Détecter les signes avant-coureurs »

En revanche, le diagnostic précoce de cette maladie déclarée dans trois quart des cas avant 18 ans a fait ses preuves. «  Le principal challenge est d’identifier ce qui déclenche la crise », explique le Pr Charpier. Un défi relevé à l’ICM grâce à une technique des plus efficientes auprès de patients déjà diagnostiqués. Pour « détecter les signes de l’activité normale et les mécanismes de transition vers la crise », des électrodes sont placés à l’intérieur du cerveau chez ces patients épileptiques. L’activité des neurones fait ainsi l’objet d’un enregistrement avant, pendant et après une crise.

En ayant une lecture précise de cette partition cérébrale, l’idée à terme, est d’intervenir en amont d’une crise. « D’interférer avec son développement de manière non invasive, sans médicament, sans chirurgie, sans électrode. » Mais par quels moyens alors ? « En envoyant un signal sensoriel, visuel ou auditif suffisamment puissant juste avant le déclenchement de la crise afin de l’empêcher. »

Cette stratégie préventive a toute sa place pour limiter au maximum la prescription d’antiépileptiques déclenchant parfois des effets indésirables (fatigue inhabituelle, somnolence, légers troubles psychomoteurs, tremblements). D’autant que de nombreux syndromes épileptiques, le plus souvent de la forme focale, résistent aux molécules. Dans ce cas, la chirurgie ablative est certes proposée, mais seulement si elle ne concerne par une fonction vitale du cerveau ni une zone dont la suppression entraînerait de graves séquelles.

Une maladie électrique du cerveau

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Auteur de l'article original: Laura Bourgault pour Destination Santé
Source: Institut de la moelle épinière et du cerveau, le 30 mars 2017. Inserm, site consulté le 6 février 2016
Date de publication (dans la source mentionnée): Dimanche, 12. Février 2017
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