Que peuvent bien avoir en commun les jeux vidéo et la lecture. A priori, pas grand-chose. Pourtant selon des chercheurs du CNRS, ceux qui allument régulièrement leur console de jeux présentent de meilleures performances au moment d’ouvrir un livre. Voilà qui mérite bien une explication.

Les jeux vidéo ne sont pas un simple divertissement. Ils sont en effet étudiés depuis des années par de nombreux scientifiques. Caractérisés par une complexité visuelle et une rapidité de mouvement, ils auraient un effet positif sur la maîtrise de la lecture.

Partant de ce principe, les scientifiques ont comparé les performances en lecture d’aficionados de jeux d’action à celles de non-joueurs. Tous ont été soumis à un test consistant à lire des mots inventés, comme « gibois » par exemple. Ces mots flashaient rapidement à l’écran de façon à rendre la tâche difficile, même pour des lecteurs chevronnés. Résultat : les joueurs lisaient correctement un plus grand nombre de mots que les autres.

Des jeux vidéo dans les écoles ?

Pour expliquer cette observation, les chercheurs ont mesuré les capacités attentionnelles des participants. Ils se sont pour cela focalisés sur l’empan visuo-attentionnel. Derrière ce terme se cache en réalité le nombre d’informations visuelles que l’on peut traiter simultanément en un seul regard. Un processus largement impliqué dans l’apprentissage de la lecture. Ainsi, les gamers étaient capables de traiter simultanément davantage d’informations, ce qui témoigne de capacités supérieures d’attention. L’identification des lettres se faisait plus facile et la lecture plus rapide.

Alors que le niveau des écoliers français en matière de lecture ne cesse de baisser, les jeux vidéo doivent-ils intégrer les salles de classe pour garantir de meilleurs résultats ? Si cette question peut apparaître comme une blague, elle est en réalité très sérieuse. En effet, un jeu vidéo d’action conçu pour entraîner l’empan visuo-attentionnel sera prochainement proposé aux élèves d’une cinquantaine de classes de CP de l’académie de Grenoble. Les résultats sont attendus pour l’été 2018.

Auteur de l'article original: Vincent Roche pour Destination Santé
Source: CNRS, 12 décembre 2017
Date de publication (dans la source mentionnée): Jeudi, 28. Décembre 2017
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