Faire des études longues permet d'augmenter sa "réserve cognitive" et ainsi retarder l'apparition de démences, d'après une nouvelle étude française.

Faire de longues études permettrait d'engranger un meilleur capital cognitif afin de retarder l'arrivée des démences, d'après une nouvelle publication de l'Inserm publiée dans la revue American Journal of Epidemiology. Ainsi, l'augmentation du nombre d'années d'étude observées dans la population générale pourrait expliquer la baisse de l'incidence des démences constatées ces dernières décennies. "Malgré cela, l'augmentation de l'espérance de vie et l'accroissement de la population mondiale vont conduire à une augmentation du nombre de personnes atteintes de démence liées à l'âge dans le futur", explique l'Inserm dans un communiqué.

Selon l'Inserm, les projections prévoient 131,5 millions de personnes seront concernées d'ici 2050 dans le monde, contre 50 millions aujourd'hui - d'après l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) -, avec une proportion conservée de trois quarts de maladies d'Alzheimer. C'est dans ce contexte nécessitant des mesures de prévention renforcées que les scientifiques se penchent sur les facteurs associés à la baisse de l'incidence des démences. Parmi ces facteurs présumés, ont été identifiés "la meilleure prise en charge des maladies à complications vasculaires comme le diabète, l'hypertension, l'hypercholestérolémie, un mode de vie plus sain, mais aussi une plus grande stimulation intellectuelle et en particulier un niveau d'éducation de plus en plus élevé", énumère l'Inserm.

DEFINITION. Selon l'OMS, "la démence est un syndrome, généralement chronique ou évolutif, dans lequel on observe une altération de la fonction cognitive (capacité d'effectuer des opérations de pensée), plus importante que celle que l'on pourrait attendre du vieillissement normal. Elle affecte la mémoire, le raisonnement, l'orientation, la compréhension, le calcul, la capacité d'apprentissage, le langage et le jugement".

Des études plus longues permettraient de retarder l'arrivée de la maladie
Mais le poids du niveau d'éducation est-il significatif parmi ces indicateurs ? Pour répondre à cette question, des chercheurs ont comparé l'évolution sur 12 ans de 1.425 Français âgés de 78 à 88 ans. Ils les ont partagés en deux groupes nés à 10 ans d'écart. La première génération était ainsi née entre 1903 et 1912, et la seconde entre 1913 et 1922. Leurs capacités cognitives été évaluées tous les 2 à 3 ans grâce à quatre tests évaluant le fonctionnement cognitif global, la fluence verbale (capacité à délivrer rapidement et de façon pertinente une information), la mémoire de travail (maintien et manipulation de l'information à court terme) (...)

Auteur de l'article original: Camille Gaubert
Source: Sciences et Avenir
Date de publication (dans la source mentionnée): Samedi, 1. Septembre 2018
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