Greffe de trachée : l'exploit français - Par Destination Santé
- 388 lectures
Remplacer une trachée détruite ou obstruée, par un « tube » reconstruit à partir des tissus du patient : c'est la prouesse médicale réalisée par des médecins français du Centre chirurgical Marie Lannelongue (le Plessis-Robinson) et de l'Institut Gustave Roussy (Villejuif). Pour l'heure, 7 patients ont bénéficié de cette première mondiale.
Dans tous les cas, le greffon utilisé n'a pas nécessité de don d'organe. Il a été reconstitué à partir de morceaux de la peau de chaque patient, renforcés par du cartilage prélevé sur les côtes. « Cette technique est utilisée couramment en chirurgie réparatrice pour refaire des morceaux de nez », expliquent le Pr Philippe Dartevelle (Centre Marie Lannelongue) et le Dr Frédéric Kolb (IGR). Cette approche présente naturellement l'avantage essentiel de ne pas entraîner de risque de rejet, puisqu'il n'y a pas de greffe.
La suite est une succession d'exploits médicaux. Pour chacun des 7 patients, le morceau de peau ainsi renforcé et déjà vascularisé a été courbé puis suturé, afin de lui donner une forme tubulaire. Sur la face intérieure de ce « tube », les chirurgiens ont disposé un autre segment de peau, qui sert de rempart contre « l'agression extérieure des microbes présents dans l'air ».
Cinq des sept patients ainsi traités souffraient de cancers. « Ils sont vivants et ont repris leurs activités. Le plus ancien présente un recul de six ans, et le dernier, d'un peu moins d'un an ». Deux des 7 malades sont décédés de complications infectieuses (pneumopathie infectieuse, surinfection pulmonaire). Donc, sans lien avec la technique utilisée.
Les médecins insistent sur le fait que les « les patients n'ont pas eu besoin de traitement anti-rejet. Leur trachée n'a pas nécessité de soutien (par utilisation de stents) comme dans certaines tentatives antérieures. Celles-ci ont été nombreuses depuis 50 ans, mais toujours vouées à l'échec ».
Source : Destination Santé