Pris pendant la grossesse, certains antidépresseurs de la famille des IRSN provoqueraient des troubles du langage chez les enfants, plus tard.

Traiter la dépression pendant la grossesse avec certains antidépresseurs dits "inhibiteurs de la recapture de la sérotonine" peut exposer le futur bébé à des problèmes de langage et d'apprentissage, selon une nouvelle étude publiée dans le Jama psychiatry.

Des études précédentes avaient déjà montré que les bébés nés de femmes qui prenaient ces antidépresseurs IRSN ont une plus faible activité à la naissance . Cette fois, les chercheurs de l'Université de Columbia, aux Etats-Unis, affirment que ces antidépresseurs pourraient avoir un impact terrible sur le développement des bébés. Les IRSN provoqueraient en effet des troubles du langage et de l'apprentissage.

Les antidépresseurs sont absorbés par le placenta
"C'est, à notre connaissance la première fois que l'on examine la relation entre la prise d'antidépresseurs par la mère et les troubles moteurs et du langage de leur progéniture" déclare le Pr Alan Brown, principal auteur de l'étude. Selon lui, les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (tels que la fluoxétine, le citalopram, la paroxétine, la sertraline, la fluvoxamine, et l'escitalopram) sont absorbés par le placenta et entrent dans la circulation fœtale.

Les résultats sont plus significatifs chez les enfants dont la mère ont renouvelé leur ordonnance d'antidépresseurs au moins une fois au cours de la grossesse. Dans ce cas, le risque de souffrir de troubles du langage est 37% plus élevé que lorsque les mères ne prennent pas d'antidépresseurs.

D'autres études seront sans doute nécessaires pour confirmer ces résultats. Car selon les chercheurs, la sévérité de la dépression maternelle n'est pas à exclure dans l'apparition des troubles du langage chez l'enfant.

Auteur de l'article original: Catherine Cordonnier
Source: Top Santé
Date de publication (dans la source mentionnée): Samedi, 15. Octobre 2016
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