L'Etat vient d'être condamné par la justice pour ne pas avoir fourni d'auxiliaire de vie scolaire à un jeune garçon autiste. Une décision qui donne de l'espoir à toutes les familles qui se battent pour scolariser leur enfant handicapé.

Devant la piscine municipale, Emmanuelle attend son fils Erwann patiemment. En temps normal, c'est un auxiliaire de vie scolaire (AVS) qui remplit cette mission. Mais l'AVS, actuellement malade, n'a pas été remplacé. Erwann, qui souffre d'autisme, ne peut suivre seul en classe. Et cette situation n'a rien d'exceptionnel.

Au fil des années, la famille a même créé un véritable réseau de substitution à l'AVS. Le père, Franck  Latreille,  explique : "On a heureusement un certain nombre de personnes autour de nous, 18 personnes qui tournent autour de nous pour la prise en charge d'Erwann. On va devoir mobiliser tout le monde pour trouver comment pallier la situation".

Obtenir un AVS, un droit pas toujours respecté
Avoir un auxiliaire de vie scolaire est un droit pour les enfants en situation de handicap. Pourtant, la famille Latreille a bataillé pour pouvoir scolariser leur fils. En 2015, Franck Latreille saisit la justice qui lui donne raison. L'Académie de Versailles est condamnée. Quelques jours plus tard, Erwann obtient un AVS. Mais, son père ne veut pas en rester là. "Pour nous, avoir gain de cause, ce n’était pas simplement avoir une AVS. Ça, c’était nécessaire et on aurait déjà dû l’avoir, sans devoir attendre. Mais, on voulait faire reconnaître ce qui s’est passé après, c’est-à-dire les conséquences de cette absence d’AVS pendant 4 mois pour notre fils et financièrement pour la famille".

​Une décision qui pourrait faire jurisprudence
Le 9 novembre dernier, l'Etat est condamné pour non scolarisation et doit verser à la famille des dommages et intérêts. Selon leur avocat Me Charles-Joseph Oudin, cette décision pourrait faire jurisprudence. "C’est une décision importante pour toutes les personnes qui souffrent de handicap. Il ne faut pas se laisser faire. L’Education nationale mais aussi les MDPH, les départements, les régions doivent fournir les aides prévues par la loi".

Les associations de parents d’enfants handicapés restent pout l'instant prudentes. Elles rappellent que, malgré les promesses faites par le gouvernement, le nombre d'AVS n'est toujours pas suffisant.

Auteur de l'article original: Rédaction d'Allodocteurs.fr
Source: FranceinfoTV
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 11. Décembre 2017
Photo: