Classé par l'Unesco, le carnaval de Binche, en Belgique, ne ressemble à aucun autre. Familial et festif, il sait également se faire mystérieux et codifié. Tout le monde est invité, et les visiteurs handicapés sont particulièrement choyés. Découverte...

Cinq heures du matin : dans les froides rues de Binche, cité wallonne à peine éclairée par l'aube, d'étranges groupes se forment devant certaines maisons du centre-ville. On entend le tintement de grelots, le bruit mat de sabots sur le pavé, des roulements de tambour, des éclats de voix : on s'interpelle, on trinque; les touristes ne sont pas encore arrivés, on est entre Binchois...

Le carnaval existe ici depuis des temps immémoriaux, héritage de rites ancestraux célébrant, à l'instar d'autres carnavals, le renouveau, la volonté de chasser (bruyamment) l'hiver. Il n'est certes pas unique en Wallonie mais c'est le seul de son genre à avoir fait l'objet d'une codification aussi poussée : n'est pas gille qui veut ! Le gille, c'est à la fois le héros et l'emblème de l'événement, personnage un peu grave, un peu inquiétant, dont le costume chatoyant répond à un code précis de couleurs et de symboles. Un costume qui évolue au cours du mardi-gras pour s'achever en apothéose lors du grand défilé qui traverse le centre-ville. Et seulement ce jour-là, porté par les membres exclusivement masculins (désolé mesdames) de sociétés aux règles d'adhésion très strictes, contrairement à d'autres carnavals de la région (...).

Source : Yanous (extrait)

Date de publication (dans la source mentionnée): Jeudi, 19. Janvier 2012
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