Stéphanie Jacquet a dû batailler pendant plus de trois ans pour faire diagnostiquer sa fille hyperactive. Par le biais d'une pétition en ligne, elle réclame une meilleure prise en charge des troubles du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Gabriel Rafi, neuropsychologue, explique à BFMTV.com comment déceler les symptômes.
Inattention, impulsivité, difficultés à rester en place… Certains enfants paraissent turbulents mais derrière cette agitation peut se cacher une souffrance: un trouble du déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). La Haute autorité de la santé (HAS) estime qu'entre 3,5 et 5,6% des enfants scolarisés seraient touchés. Une peine à laquelle s'ajoute un défaut de prise en charge et d'accompagnement de ces enfants.

Le "combat est quotidien" pour Stéphanie Jacquet, mère d’une "mini tornade" diagnostiquée TDAH il y a un an. Elle a lancé une pétition adressée directement à la ministre de la Santé pour obtenir une meilleure prise en charge de ces troubles. Mais comment les parents peuvent-ils les déceler dans un premier temps? Interrogé par BFMTV.com, le neuropsychologue Gabriel Rafi livre des éléments de réponse.

Impulsivité, agitation et inattention
Les TDAH recouvrent trois symptômes différents qui peuvent coexister à des degrés divers: un manque d'attention, une agitation incessante et une impulsivité. Ils ont une origine neurologique ou génétique. "80% des enfants TDAH que je reçois ont des parents qui présentent les mêmes symptômes", souligne Gabriel Rafi. 

"Les enfants qui souffrent que TDAH ont généralement du mal à aller au bout d'une activité ou à faire deux choses en même temps, il faut souvent leur répéter les consignes. Tout cela peut mettre la puce à l'oreille des parents", explique le neuropsychologue, spécialiste des TDAH.

Ces troubles ont des conséquences sur le fonctionnement scolaire, familial et relationnel de l'enfant. Mais il ne faut pas conclure trop rapidement à un TDAH. "Un manque d'attention ou une agitation peut résulter d'un retard au niveau du langage ou de l'écriture, par exemple. A cause de ces défauts de compétence, l'enfant peut entrer dans un comportement d'évitement, ne pas écouter les consignes de ses enseignants ou de ses parents. Pour diagnostiquer un TDAH, il faut être sûr que ces retards ne jouent pas sur la capacité attentionnelle", avertit le spécialiste.

Bilan cognitif pour identifier les troubles
Si ces premiers signes apparaissent, l'enfant doit être dirigé vers un professionnel qui "effectue un bilan cognitif". Il s'entretient avec le patient ainsi que son entourage ou ses parents et étudie son comportement, sa sociabilité et, entre autres, son évolution en milieu scolaire ou professionnel, ses loisirs.

(...)

Auteur de l'article original: Ambre Lepoivre
Source: BFMTV
Date de publication (dans la source mentionnée): Vendredi, 15. Février 2019
Photo: