Alors qu'un rapport montre mardi que le niveau des écoliers français en lecture recule, franceinfo s'intéresse à l'apprentissage. Comment les difficultés sont-elles gérées ? Immersion dans une école de Nanterre (Hauts-de-Seine).

Le diagnostic n'est pas bon. La dernière enquête Progress in International Reading Literacy Study (Pirls), publiée mardi 5 novembre, réalisée en 2016 dans 50 pays, classe la France au 34e rang. Les élèves français scolarisés en CM1, selon l'étude, ont de très faibles performances en lecture et placent loin du peloton de tête emmené par la Russie, Singapour et Hong-Kong.

Face à ce mauvais résultat, franceinfo a voulu comprendre comment le français et la lecture sont appris et enseignés dans les écoles primaires en France. Quelle méthode ? Quelles difficultés ? Quelles solutions pour les élèves qui ont du mal ? Reportage dans une école de Nanterre, le groupe scolaire Abdelmalek-Sayad, qui rassemble 17 classes, dont 2,5 en cours prépararatoire (CP).

La méthode syllabique, la plus répandue en France

Au mur, sur un panneau vert, dans sa classe de CP, le maître a inscrit les lettres de l'alphabet, en minuscules et en majuscules. C'est une sorte de pense-bête pour les élèves, qui ce matin-là sont en train de découvrir la lettre "z". "Zo, zi zu, ze, za", récite Maxime à la demande de son professeur. Pour enseigner la lecture, le maître, Vincent Thave, a choisi la méthode syllabique, la plus répandue parmi les enseignants.

Face à lui, l'instituteur a 23 enfants. Ils ont tous six ans et ils écoutent avec attention leur maître, très impatients de devenir autonomes en lecture. "Comme ça, chez moi, Maman n'aura plus besoin de me raconter des histoires, je pourrai les dire dans ma tête et je pourrai en lire de plus en plus", s'enthousiasme l'un d'eux. "Déjà hier j'ai lu une histoire avec Maman. Elle m'a aidé un peu", raconte un autre.

La conscience phonologique, un acquis essentiel

"Au zoo, il y a un lama et des lionnes", déchiffre Charlie, petite blonde aux cheveux longs, assise toute seule au premier rang. La fillette confie avoir quelques difficultés avec les lettres. "C'est un peu difficile." Pour elle, certaines lettres se ressemblent beaucoup : "Le 'b' et le 'd', le 'p' et le 'q'", liste Charlie. Vincent Thave a identifié deux ou trois élèves en difficulté dans sa classe. Ce sont des enfants qui ont des troubles de l'attention ou des problèmes de conscience phonologique.

Cette conscience phonologique est étudiée en maternelle et reprise en CP, mais cela n'empêche pas certains enfants d'être en difficulté. "Mine de rien, il y a quand même des enfants qui sont passés à travers sur cette conscience phonologique. Et ça les retarde dans l'apprentissage de la lecture."

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Auteur de l'article original: Radio France Interview
Source: FranceinfoTV
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 11. Décembre 2017
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