Il faut prendre en compte la douleur des prématurés
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Même si leur système nerveux est encore immature, les foetus et a fortiori les nouveau-nés prématurés peuvent ressentir la douleur. La prise en charge de cette souffrance sera le thème des troisièmes assises de la fondation de coopération scientifique sur la grossesse et la prématurité Premup , qui auront lieu samedi à Paris. Les intervenants insisteront sur la nécessité de généraliser la prise en compte de cette douleur dans les services de néonatalogie, mais aussi de développer la recherche sur les médicaments permettant de lutter contre la douleur chez ces tout-petits.
La nécessité de traiter la douleur du nouveau-né n'est apparue qu'à la fin des années 1980, alors qu'il a été longtemps admis que le nouveau-né et encore plus le foetus étaient incapables d'éprouver de la souffrance. Aujourd'hui, les médecins savent que la "nociception" (la perception des stimulations produisant la douleur) se met en place au cours du deuxième trimestre de vie intra-utérine. Aussi bien les bébés nés à terme que les prématurés et les foetus ressentent donc les stimuli douloureux, d'une façon ou d'une autre. Or la réponse du corps médical et soignant n'est pas partout aussi performante et continue qu'elle devrait l'être. D'où la nécessité de promouvoir la recherche ainsi que la formation des personnels soignants.
"Les prématurés le sont sur tous les plans, notamment sur celui du métabolisme des médicaments. Il faut développer des études pour déterminer la dose optimale et le délai d'administration. Il faut aussi être certain de l'efficacité des traitements dont nous disposons", affirme le Pr Pierre-Henri Jarreau (Maternité Cochin - Port-Royal, Paris). Il est également nécessaire de réaliser des travaux chez l'animal pour s'assurer que les médicaments proposés ne font pas de dégâts. Car, à quelques exceptions près, la recherche en pharmacologie néonatale est rare. Les doses de traitements utilisées sont souvent des transpositions de ce qui se pratique chez de grands enfants ou chez les adultes", regrette le Dr Vincent Laudenbach (CHU de Rouen), l'un des intervenants aux assises, qui souhaite la réalisation d'études spécifiques pour ces enfants en rapide évolution.
Source : Le Figaro.fr