Ma sclérose en plaques m'a poussée à développer ma capacité d'adaptation et à positiver, y compris dans ma vie professionnelle.

Une fois n'est pas coutume, je ne vais pas vous parler de sexualité mais d'un sujet qui me tient à cœur. Ce 30 mai a lieu la Journée mondiale de la sclérose en plaques.

Maladie dont je souffre depuis près de 22 ans et qui m'a poussée à développer ma capacité d'adaptation et à positiver, y compris dans ma vie professionnelle.

Je me destinais à une carrière de médecin lorsqu'un diagnostic vint bouleverser mes études. Au début de ma troisième année de médecine, j'ai appris que je souffrais d'une SEP (acronyme de sclérose en plaques). Une maladie que je connaissais peu mais qui sonnait très mal...

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C'est un tsunami lorsque l'on a 20 ans, même si je m'accrochais à l'espoir que la maladie ne change rien à mes projets. Certains patients ne font qu'une seule poussée, d'autres les enchainent et voient leur handicap se majorer. Il m'a fallu apprendre à vivre avec cette épée de Damoclès, me préparant au pire mais en espérant le meilleur...

Rapidement, je présentais d'autres poussées, qui laissèrent des séquelles. La fatigue et les douleurs vinrent compliquer le déroulement de mes études: quand je parle de fatigue, c'est un épuisement imprévisible et fluctuant qui vous donne envie de rester dans votre lit toute la journée. C'est un peu la fatigue que l'on ressent lors de la grippe, pour donner un ordre de comparaison. De plus, des douleurs très intenses survenaient dès que j'étais debout: un étau se resserrait autour mes jambes jusqu'à devenir insupportable.

Les gardes et l'épuisement qu'elle provoquait majorer ma fatigue et je fus obligée d'en parler au doyen, qui fut très compréhensif et me propose quelques aménagements.

Je préparais l'internat, l'examen qui permettait de choisir sa spécialité, j'enchaînais mes poussées et je me rendis à l'évidence: soit j'étais généraliste, ce qui me semblait compliqué en libéral, soit je changeais d'orientation...

Une reconversion réussie

C'est à ce moment-là que je pensais au journalisme, moi qui adorais écrire. Je rencontrai Marina Carrère d'Encausse, qui me parla avec enthousiasme de ce qu'elle faisait, puis Michel Cymes. Bingo, j'avais trouvé ma voie... je suivis un diplôme de journalisme médical tout en terminant mes études. Une fois mon diplôme en poche, les deux médecins les plus connus du PAF me proposèrent de rejoindre leur équipe: je sautais de joie! Je leur parlai de ma maladie et ils furent très compréhensifs. (...)

Auteur de l'article original: Charlotte Tourmente
Source: Huffington Post
Date de publication (dans la source mentionnée): Samedi, 2. Juin 2018
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