La violence éducative ordinaire est physique (fessées, gifles) ou morale (humiliations, menaces, chantage), subie aujourd’hui par 85% des enfants. Elle est ordinaire, cela veut dire quotidienne, ancrée dans le schéma éducatif.

Baisser les yeux, tourner la tête, changer de trottoir, fermer la porte … c’est ce que vous avez sans doute fait en entendant des cris, des pleurs ou en voyant des visages d’enfants éteints. Vous ne vous êtes pas posé de questions!

Pourtant, vous n’avez pas pu ne pas les voir ou les entendre parce qu’il y aurait plus de 100.000 enfants en danger en France. Selon le ministère de la justice au 31 décembre 2015, ce sont 103.885 mineurs en danger dont le juge des enfants a été saisi et 233.547 mineurs suivis par le juge des enfants. Ce qui laisse à supposer que le nombre total (connu et inconnu) d’enfants en danger est bien plus important. À noter que le pourcentage de mineurs de 16/17 ans en danger a augmenté. Et puis 2 enfants meurent chaque semaine de maltraitance, 700 par an estime Anne Tursz, Pédiatre et épidémiologiste.

En ce qui concerne les agressions sexuelles, nous ne sommes pas en reste dans ces soi-disant pays de la Convention des droits de l’enfant, entrée en vigueur en 1990 et ratifiée par 196 pays au 3 juin 2018. D’après un récent rapport européen, 1 enfant sur 5 aurait subi des violences sexuelles, selon l’UNICEF, il y aurait 154.000 victimes de viol ou tentative de viol en France sur mineurs (124.000 filles et 30.000 garçons), on dénombre pas moins de 4 millions de cas d’inceste en France, sans compter les victimes incalculables de pédophilie.

Que nous dit cette convention? “La Convention relative aux droits de l’enfant garantit aux enfants, c’est-à-dire à toute personne âgée de moins de 18 ans, protection et soutien afin qu’ils puissent développer leur personnalité harmonieusement”.

Ce sont pourtant des millions d’adultes en souffrance parce que la fessée, que vous pensez sans effet, s’est parfois répétée jusqu’à devenir des coups de poing, des brûlures de cigarette, d’eau bouillante, de fer à repasser ou autres actes barbares, parce qu’à force d’avoir entendu: “tu es un bon à rien, tu n’y arriveras jamais”, la confiance en soi, l’estime de soi a été perdue, parce qu’à force d’avoir subi des agressions sexuelles, le corps ne vaut plus rien et l’esprit à développé toutes sortes de maladies physiques ou psychiques.

Sachez que la violence commence toujours par “un petit quelque chose” qui ne vous a pas “tué” … une fessée, une bousculade, une gifle, une caresse mal placée, etc.
Mais commençons par le commencement: la violence éducative ordinaire. (...)

Auteur de l'article original: Nathalie Cougny
Source: Le Huffington Post
Date de publication (dans la source mentionnée): Jeudi, 2. Mai 2019
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