Une étude finlandaise révèle une chute rapide et drastique du nombre d'hémorragies cérébrales qui coïncide avec une diminution du tabagisme dans le pays ces 20 dernières années.

TABAC. Avec l'hypertension artérielle, le tabac est l'un des facteurs de risque bien connu des accidents vasculaires cérébraux (AVC). Mais difficile d'imaginer jusqu'à présent que le fait de fumer du tabac avait un tel impact. Une étude finlandaise parue dans la revue spécialisée Neurology suggère en effet que le fait d'arrêter de fumer aurait un impact immédiat et très important sur le risque de souffrir de la forme la plus grave d'AVC : l'hémorragie méningée. Au lieu d'un caillot sanguin obstruant une artère alimentant le cerveau (80% des AVC), il s'agit dans ce cas d'une rupture d'un vaisseau sanguin qui conduit à un épanchement de sang dans le cerveau.
45% d'hémorragies méningées en moins chez les femmes
En comparant les résultats des politiques anti-tabac menées ces deux dernières décennies en Finlande avec les chiffres d'accidents vasculaires cérébraux, les chercheurs de l'université d'Helsinki ont détecté une corrélation très forte entre l'arrêt du tabac et la prévalence des AVC. En effet, entre 1998 et 2012, le nombre de fumeurs âgés de 15 à 64 ans a diminué d'environ 30%. Or dans ce même laps de temps, les chercheurs ont constaté que la fréquence des hémorragies méningées avait baissé chez les moins de 50 ans de 38% chez les hommes et 45% chez les femmes. En ce qui concerne les personnes âgées de plus de 50 ans, la prévalence des hémorragies cérébrales avait diminué de 16% chez les femmes et 26% chez les hommes.

Le résultat de la réduction du tabagisme en terme de santé publique apparait ainsi sans équivoque. Surtout, c'est la rapidité des bénéfices observés sur la santé cardiovasculaire qui marque. Les auteurs expliquent ainsi qu'il est "rare que l’incidence d’une maladie cardiovasculaire diminue aussi vite au niveau de la population générale dans une période aussi courte". Une énième bonne raison d'arrêter de fumer.

Auteur de l'article original: Hugo Jalinière
Source: Sciences et Avenir
Date de publication (dans la source mentionnée): Dimanche, 21. Août 2016
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