Dans la nuit du 24 au 25 novembre, les députés ont écarté du projet de loi santé le délit d'incitation à la maigreur excessive, qui visait principalement les sites internet "pro-ana" (pro-anorexie).

Voté une première fois en avril 2015, ce délit avait pour but de sanctionner l'incitation "à rechercher une maigreur excessive en encourageant des restrictions alimentaires prolongées ayant pour effet " d’exposer une personne à un danger de mort ou de compromettre directement sa santé ". Ainsi, les auteurs des sites " pro-ana " étaient directement visés et risquaient jusqu'à un an de prison et 10 000 euros d'amende.

Outre le fait que cette initiative ait " suscité une forte réaction des professionnels et des associations de prévention et de lutte contre les troubles alimentaires (…), une récente étude scientifique a montré que les auteurs des sites web visés par cette disposition souffrent eux-mêmes de troubles du comportement alimentaire " et pourraient donc être encore plus fragilisés par une répression pénale, explique l'amendement porté par la présidente de la commission des Affaires sociales, Catherine Lemorton (PS). Certains députés craignent cependant que ces sites aient un effet aggravant de l'anorexie et favorisent la rupture de tout lien social chez les personnes concernées.

D'autre part, les membres du gouvernement ont repris le texte concernant la vérification de l'indice de masse corporelle (IMC) d'un mannequin avant de l'embaucher. Le Sénat avait, mi-septembre, supprimé cette mesure du projet de loi santé. Cette nuit, les députés ont souhaité la modifier en complétant l'article pour que " l’IMC soit interprété à la lumière des autres paramètres à analyser (morphologie, sexe, âge, histoire alimentaire, recherche d’absence de menstruation, de signes de dénutrition, etc). "

Auteur de l'article original: Fanny Monneaux
Source: Femme Actuelle
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 30. Novembre 2015
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