Le lien entre tranquillisants et Alzheimer n'est pas prouvé - Par l'Express
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Selon une enquête de Sciences et Avenir, les benzodiazépines favoriseraient l'apparition de la maladie d'Alzheimer. Une théorie remise en cause par de nombreux médecins. Ils critiquent notamment la validité scientifique de l'étude sur laquelle s'appuie le dossier.
"Une véritable bombe". C'est en ces termes que le mensuel Sciences et Avenir parle dans son numéro d'octobre de son scoop. Dans un pays où la consommation de tranquillisants et de somnifères est un sport national, le magazine scientifique a publié une étude exclusive menée par le Pr Bernard Bégaud, pharmacologue et épidémiologiste, selon laquelle les benzodiazépines, l'une des catégories de ces médicaments, favorisent l'apparition d'Alzheimer. Une consommation régulière de cette classe de médicaments, comprenant notamment le Valium, le Xanax ou le Lexomil, majorerait de 20 à 50% le risque de voir la maladie se déclencher.
Mais quelques jours après la publication du magazine, les premières critiques apparaissent. En substance: l'étude sur laquelle s'appuie le dossier n'aurait aucune valeur scientifique. Elle n'a pas été publiée au préalable dans une revue scientifique reconnue. "Nous avons volontairement prolongé notre étude de plusieurs semaines, pour procéder à de multiples vérifications supplémentaires tant ces résultats sont alarmants!", se défend le Pr Bégaud dans le magazine. Or, l'étape de la publication scientifique - qui comporte notamment une phase de relecture par des spécialistes faisant autorité dans leur domaine - s'avère indispensable pour certifier du bien-fondé d'une étude. "Leur rôle est de poser des questions, de demander aux auteurs de préciser des zones d'ombres. Les relecteurs peuvent aussi estimer que le travail comporte un certain nombre de faiblesses ou manque d'originalité", explique le médecin généraliste qui tient le blog Docbuzz...
Source : l'Express (extrait)
