Le tout nouveau conseil scientifique de l'Education nationale tient son premier colloque au College de France ce jeudi 1er février. A l'ordre du jour, une éducation fondée sur les preuves.

Ce jeudi 1er février au Collège de France, le tout nouveau conseil scientifique de l'éducation nationale, mis en place par le ministre Jean-Michel Blanquer, et présidé parStanislas Dehaene, directeur de Neurospin, tient son premier colloque. L'ordre du jour : le rôle de l'expérimentation dans le domaine éducatif. Doit-on adopter une " éducation fondée sur les preuves "? C'est-à-dire, doit-on choisir les politiques éducatives en s'appuyant - comme en médecine - sur des données scientifiques solides ? Telle est la question qui sera dans toutes les têtes lors de cette rencontre. " Au cours de ce colloque, il sera discuté du potentiel et des limites de l'utilisation de la méthode expérimentale pour évaluer et améliorer les choix éducatifs ", lit-on ainsi dans le programme.

L'événement donnera la parole, entre autres, à Marc Gurgand, directeur de recherche au CNRS et professeur à l'École d'économie de Paris (PSE), qui viendra exposer comment l'on peut passer d'une expérimentation scolaire (en "laboratoire") à la classe du quotidien. 

Éric Charbonnier analyste au sein de la direction de l'éducation et des compétences de l'OCDE, qui publie, tous les trois ans, les résultats de l'étude PISA devrait, lui, expliquer les scores (décevants) de la France, et les principaux enseignements que l'on tire de ce test.

Elizabeth Spelke professeure au département de psychologie de Harvard, évoquera, quant à elle, l'apport des études de neurosciences dans l'apprentissage des mathématiques. Ces résultats, pourraient-ils fournir des moyens de rendre l'éducation en mathématiques plus efficace, surtout pour les enfants défavorisés ?

Esther Duflo, professeure au Massachusetts Institute of Technology (MIT), discutera des efforts à fournir pour passer d'une expérience réussie sur une échelle moyenne à une politique qui puisse être acceptée et adoptée à grande échelle.

Ghislaine Dehaene-Lambertz, pédiatre et directrice de l'équipe de neuro-imagerie du développement à Neurospin (Inserm, CEA, université Paris-Saclay) exposera comment l'école peut tirer profit des connaissances apportées par l'imagerie cérébrale pour l'apprentissage de la lecture, par exemple. En quoi connaître ces mécanismes permet à l'enseignant d'être plus efficace en classe ?

Johannes Ziegler docteur en neurosciences, directeur de recherche au CNRS, présentera les solutions qu'offrent les outils numériques pour l'apprentissage de la lecture.

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Auteur de l'article original: Elena Sender
Source: Sciences et Avenir
Date de publication (dans la source mentionnée): Samedi, 3. Février 2018
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