L’addiction aux jeux vidéo est reconnue par l’OMS comme une véritable maladie. Cette reconnaissance fait hurler l’industrie du jeu, soupirer les gamers, elle interroge les chercheurs et elle intéresse certains parents. A partir de quel critère est-on accro ? Cette addiction se soigne-t-elle ? On en parle !

Voilà que l’abus de jeux vidéo serait comme l’abus d’alcool, l’abus de drogue, l’abus de roulette et de Black Jake : une addiction.

Cette addiction est désormais formellement reconnue comme une maladie par l’OMS. C’est une décision qui a été rendue publique et elle a un succès fou auprès de gamers. Ces derniers nous expliquent, pour la plupart, qu’il ne faut pas pousser. Elle a un succès fou auprès de l’industrie du jeu vidéo qui sent bien qu’on l’accuse toujours de tous les maux. La faute aux jeux vidéo se décline à chaque pic d’une violence incompréhensible auprès des chercheurs qui, pour certains, sont dubitatifs.

Il y a des jeux qui désocialisent, qui scotchent à la maison, qui font oublier son travail ou ses études, il y a des pertes de contrôle ; parfois le jeu devient une priorité.

L'addiction aux jeux, ça existe : elle se soigne. Mais jusqu’à preuve du contraire, nous n’avons pas interdit les casinos. Il existe une addiction à l’alcool mais jusqu’à preuve du contraire nous n’avons pas instauré la prohibition.

Alors, à quoi va servir cette classification ? A prévenir ? A traiter ? Pour éviter la panique des parents qui voient leur fils ou leur fille passer des heures sur la console ? Fallait-il pour cela aller jusqu’à mettre l’OMS dans la boucle ?

Les invités
Laurent Karila
Psychiatre addictologue à l’hôpital Paul-Brousse à Villejuif

Emmanuel Martin
Délégué général du S.E.L.L, syndicat des éditeurs de jeux vidéo

Auteur de l'article original: France Inter
Source: France Inter - Le téléphone sonne
Date de publication (dans la source mentionnée): Dimanche, 24. Juin 2018
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