L’observatoire Français des drogues et toxicomanies (OFDT) a pu observer les habitudes de consommations de drogues de 200 mineurs. Ces derniers semblent rejetter la cigarette au profit du cannabis.

Les politiques de préventions portent leurs fruits, le tabac est de plus en plus rejeté par les adolescents. Mais, revers de la médaille, ils se tournent vers le cannabis. La quasi-totalité des moins de 18 ans a déjà testé au moins une drogue et a plaisir à raconter en détail cette «première fois». C’est du moins ce que révèle le nouveau rapport de l’OFDT qui relate les données collectées lors de l’enquête ARAMIS.

200 mineurs nés entre 1996 et 2002, aux profils sociaux divers, ont été observés et interrogés pendant trois ans. L’objectif est de définir les perceptions, les motivations et les parcours de consommations des drogues (tabac, cannabis et alcool) parmi les mineurs. Ces données seront utilisées afin d’améliorer les politiques de santé publique.

Le tabac, passage obligatoire mais délaissé par les jeunes

Le premier contact avec le tabac se fait assez jeune, entre 9 et 16 ans, mais aucun n’a aimé cette première cigarette. «Bizarre», «pas bon», «étouffant», «cramé» voire même «dégueulasse» sont les termes les plus cités. L’odeur, le goût, la fumée, les conséquences sur la santé et sur l’aspect physique sont bien connus par les adolescents, même parmi les fumeurs. Mais l’objectif est de se surpasser et d’éprouver ses limites physiques dans une période de changements corporels importants: la puberté. Cette première cigarette, consommée loin du cadre familial est donc vécue comme un passage obligatoire. «J’ai un peu galéré pour apprendre à fumer mais après c’était mieux, c’est venu comme ça» (Chloé, 17 ans).

Mais au-delà de de côté «rite initiatique», le tabac est globalement désavoué par les jeunes. Les dégradations physiques et la mortalité associées, le caractère chimique, l’absence de substances psychoactives et le prix excessif éloignent les nouvelles générations du tabac. De plus, la cigarette étant interdite dans les lieux publics, sa consommation est rendue difficile et le caractère socialisant associé diminue.

Le cannabis, un produit vert?
Contrairement à la cigarette, la consommation de cannabis est vécue comme une expérience positive, particulièrement lorsqu’il s’agit d’herbe. L’aspect social domine les récits, «essayer ensemble» est signe d’adhésion, de confiance et scelle l’amitié. «La première cigarette, ça fait rien, aucun effet, tandis que le joint, pendant un moment, t’es comme... t’es parti, dans ton monde à toi» (Thomas, 16 ans). 

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Auteur de l'article original: Ouns Hamdi
Source: Le Figaro.fr
Date de publication (dans la source mentionnée): Samedi, 27. Janvier 2018
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