Les anti-inflammatoires non stéroïdiens comme l’ibuprofène ont longtemps été soupçonnés d’être en mesure de prévenir l’apparition de la maladie d’Alzheimer. Des chercheurs canadiens tordent le cou à cette idée pourtant séduisante.

On le sait, l’inflammation va de pair avec les lésions cérébrales caractéristiques de la maladie d’Alzheimer. Dans ce cas, il est logique de penser que les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), pourraient prévenir la maladie.

Pour mettre cette hypothèse à l’épreuve, des chercheurs de la Faculté de médecine de l’Université McGill ont voulu vérifier si le naproxène, un AINS courant, pouvait arrêter la progression de la maladie avant l’apparition des premiers symptômes. « Nous avons recruté des participants qui étaient aux premiers stades de la maladie, avant que se manifeste l’atteinte cognitive », explique le Dr John Breitner, principal auteur de ce travail.

A ce stade de l’étude, une question importante se pose : comment mesurer la progression de la maladie lorsqu’il n’y a pas de symptômes ? Pour résoudre ce problème, l’équipe a élaboré un nouvel indice : l’Alzheimer Progression Score (APS) qui renseigne sur de nombreux petits changements.

Résultat : « nous n’avons observé aucun signe d’un quelconque effet bénéfique du naproxène », concluent les auteurs. « Le monde a désespérément besoin d’un mode de prévention efficace de cette terrible maladie. C’est pourquoi il est tout aussi important de communiquer sur les bons résultats que sur les méthodes inefficaces comme celle-ci ».

Auteur de l'article original: Vincent Roche pour Destination Santé
Source: McGill University, 5 avril 2019
Date de publication (dans la source mentionnée): Vendredi, 12. Avril 2019
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