La caméra pourra détecter, jour et nuit, les constantes vitales des bébés en couveuses.

Marc Delachaux - EPFL
La surveillance des prématurés placés en couveuse sera peut-être bientôt révolutionnée par un système de caméras mis au point par une équipe suisse.

En France, entre 50 et 60 000 bébés naissent prématurément chaque année*. Parmi eux, certains doivent être directement placés en couveuse afin de poursuivre leur développement à l'extérieur du ventre de leur mère. Les maternités doivent alors en permanence suivre leurs constantes vitales, notamment le rythme cardiaque et la respiration.

Pour améliorer ce suivi et le rendre moins perturbant pour les nourrissons, une équipe de chercheurs de l'Ecole Polytechnique Fédéral de Lausanne (EPFL) et du Centre suisse d'électronique et de microtechnique (CSEM) de Neufchâtel a présenté le 10 avril dernier le développement d'un système de caméras capable de mesurer en continu les paramètres vitaux du nouveau-né.

"Les capteurs sont gênants pour l'enfant"

Sibylle Fallet, doctorante à l'EPFL, résume l'origine du projet: "Actuellement, des capteurs placés à même la peau surveillent ces constantes, ils sont gênants pour l'enfant et extrêmement sensibles. Leurs alarmes se déclenchent très souvent pour rien, ce qui entraîne un stress important chez le bébé. Cela mobilise aussi inutilement le personnel hospitalier."

"Sur un nouveau-né à hauts risques, il peut y avoir jusqu'à 20 alarmes, détaille le professeur Patrick Pladys, chef de service en pédiatrie au CHU de Rennes. Avec les capteurs actuels, nous avons 68 pour-cent de faux-positifs, c'est-à-dire d'alarmes qui se mettent à sonner pour rien et 26 pour-cent de faux-négatifs, c'est-à-dire d'alarmes qui ne fonctionnent pas alors qu'une constante vitale chute." (...)

Auteur de l'article original: Donovan Thiebaud pour l'Express
Source: L'Express
Date de publication (dans la source mentionnée): Samedi, 15. Avril 2017
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