Les enseignants se cassent la voix
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Les enseignants sont les plus nombreux à consulter en ORL pour des problèmes de voix. Une étude confirme qu’ils sont les plus exposés.
Plus d’un travailleur sur cinq (22,4%) qui consulte le service d’ORL du CHU de Liège pour un problème de voix est un enseignant. Une situation qui a interpellé Angélique Remacle.
Dans le cadre de sa thèse de doctorat, la chercheuse au sein de l’Unité logopédie de la voix de l’Université de Liège a étudié l’usage vocal des enseignants en situation réelle. Les mesures ont été réalisées dans des classes de primaires et de maternelles, uniquement chez des enseignantes, plus nombreuses dans la profession. Mais aussi parce que les cordes vocales des femmes sont potentiellement plus vulnérables que celles des hommes, notamment de par leur constitution différente.
Pendant une semaine, la charge vocale des 32 volontaires a été mesurée en permanence par un accumulateur vocal. Cet appareil a confirmé que les enseignantes utilisent leur voix de manière beaucoup plus intensive à l’école que dans leur vie privée. Leur fréquence vocale en classe culmine aux alentours de 260 Hz contre 240 Hz en dehors du travail. Cela se traduit par une voix plus aigüe en situation professionnelle. Et l’intensité vocale au travail atteint 80 décibels (dB) contre 75 dB en dehors.
En valeur absolue, cela ne représente pas grand-chose. Mais lorsque le niveau d’intensité de la voix augmente de 3dB, le son est en réalité deux fois plus puissant. «C’est donc une forte augmentation, tout comme la différence de fréquence», indique la chercheuse. Une situation d’autant plus éprouvante pour la voix que cette charge s’accumule tout au long de la semaine. (...)
