Une étude britannique révèle qu'à cause de chocs répétés à la tête, les footballeurs professionnels pourraient être plus exposés à des maladies cérébrales.

Pourtant moins malmenés que les footballeurs américains ou les boxeurs, les footballeurs seraient eux aussi plus exposés aux maladies neurodégénératives et plus particulièrement à encéphalopathie traumatique chronique (ETC). Un mal se caractérise par divers symptômes comme des pertes de mémoire, des nausées, des troubles mentaux... . Des impacts à répétition à la tête expliquerait ce risque accru selon une étude publiée par l’Institut de Neurologie de l’Université de Londres. Cette publication fait écho à plusieurs cas isolés. Comme celui de Jeff Astle décédé en 2002 d'une ETC et d'Andy Wilkinson retiré des stade à 30 ans suite à une commotion cérébrale. Mais surtout à une autopsie réalisée en 2014 par l’équipe de Chadwick Hales de l’université Emory à Atlanta (États-Unis) sur un ancien footballeur souffrant de problèmes neurologiques. Le diagnostic faisait état... d'une d'encéphalopathie traumatique chronique.

Dans cette étude, les chercheurs ont progressivement recueilli des données cliniques sur 14 joueurs (13 professionnels et un amateur) aux profils sportifs similaires. Ils évoluaient à des postes où la tête était fréquemment utilisée et ont eu des carrières de 20 à 30 ans (moyenne de 26 ans). Tous étaient atteints de démence et ont été hospitalisés à Swansea au Pays de Galles entre 1980 et 2010. Le consentement a été donné par les familles pour un examen cérébral post-mortem sur 6 des quatorze patients. L’examen neuropathologique a diagnostiqué des anomalies chez chacun d'entre eux. Dont 4 cas d'ETC une fois de plus. Le Dr Helen Ling de l'Institut de neurologie de l'University College London (UCL), a expliqué à Sciences et avenir qu'"il s'agit là d'une étude descriptive. Notre conclusion soutient le lien potentiel entre des coups répétitifs mais mineurs à la tête et l'ETC", ajoute-t-elle. De poursuivre que ces 4 cas souffraient aussi de la maladie d’Alzheimer. Même si le lien avec l'ETC reste à déterminer, "Il est possible que ces deux pathologies partagent le même facteur de risque, c'est-à-dire des chocs répétés à la tête. L'autre possibilité est que l'une déclenche le mécanisme de l'autre", commente Helen Ling. (...)

Auteur de l'article original: Victor Miget
Source: Science et Avenir
Date de publication (dans la source mentionnée): Samedi, 18. Février 2017
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