Les professionnels de santé protestent contre la suppression de la gratuité du stationnement à Lyon
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En début d’année, l’annonce de la suppression de la gratuité pour le stationnement des professionnels de santé avait suscité la colère des médecins, infirmières, kinés, orthopédistes ou encore biologistes réalisant à Lyon des soins à domicile. Une grogne qui ne s’est pas apaisée malgré les négociations engagées avec la ville de Lyon.
« Cette mesure va à l’encontre des politiques de santé publique mises en place pour favoriser le maintien à domicile et les soins à domicile plutôt qu’en milieu hospitalier », s’agace Delphine, infirmière de la Croix-Rousse. Ces dernières semaines, cette professionnelle a, comme d’autres, été verbalisée à plusieurs reprises au cours de ses visites chez des patients. « Je me prends deux à trois PV par jour. C’est aberrant de devoir payer pour pouvoir travailler », lâche-t-elle.
Une gestion sur smartphone compliquée
Depuis le 1er janvier, cette dernière, jusqu’alors autorisée à se garer gratuitement grâce à son caducée, doit s’acquitter d’un abonnement annuel pour pouvoir stationner. Suite à la grogne, la mairie de Lyon a décidé dernièrement de passer de 240 euros à 120 euros par an le montant du forfait destiné aux professionnels libéraux assurant au moins 150 actes à domicile par an. « Ils bénéficient ainsi de 1h30 de stationnement renouvelable pour toutes les visites à domicile au lieu de 1 heure prévue initialement », ajoute-t-on à la mairie de Lyon.
Pour bénéficier de cette gratuité, les professionnels doivent, entre deux rendez-vous, se rendre sur l’application Pay by Phone et gérer leur stationnement. Un système inadapté selon les praticiens libéraux. « Je fais trente visites par jour. Gérer mon stationnement sur cette application me prend trois minutes, soit 90 minutes par jour de perdues sur mon téléphone. Pour les rattraper, soit je vois moins de patients, soit je prends moins de temps avec eux pour les soigner, ce qui n’est pas possible », ajoute Delphine. « Sans compter que pendant les soins urgents ou délicats, on a bien d’autres choses à penser et à faire », tempête un généraliste.
Pour gagner du temps et éviter les amendes, Delphine envisage, comme d’autres, de payer une vignette à 12 euros donnant droit à un stationnement à la journée. Soit 2.400 euros par an. « Je ne fais que des visites à domicile, je n’ai pas le choix, mais le risque c’est que d’autres professions médicales arrêtent en raison de cette contrainte de stationnement », s’inquiète l’infirmière. (...)
