Les anticorps du virus de l'herpès auraient des effets négatifs sur les fœtus et favoriseraient le développement de l'autisme.

Les femmes infectées par l' herpès génital au début de leur grossesse ont deux fois plus de risque d'accoucher d'un enfant diagnostiqué plus tard avec un trouble du spectre autistique , selon les résultats d'une étude publiée dans la revue médicale mSphere .

Cette étude est la première à fournir des preuves immunologiques sur le rôle de l'infection gestationnelle pour l'autisme, faisant état d'une association entre les anticorps maternels anti-herpès simplex virus-2 (HSV-2) et le risque de le trouble du spectre autistique (TSA) chez les enfants.

"Nous pensons que la réponse immunitaire de la mère au virus HSV-2 de l'herpès pourrait affecter le développement du système nerveux central du foetus, accroissant le risque d'autisme", explique Milada Mahic, scientifique du Centre des infections et de l'immunité à l'Université Columbia aux Etats-Unis, principale auteure de cette étude.

Les auteurs ne pensent pas que ce risque soit dû à une infection directe du fœtus, car elle serait mortelle. Ils suggèrent plutôt une réaction de l'organisme de la mère ou une réactivation de l'infection par l' herpès , accompagnée d'une inflammation à proximité de l'utérus.

Un lien inquiétant entre herpès et risque d'autisme

Les scientifiques ont analysé les échantillons sanguins de 412 mères et de leurs enfants diagnostiqués d' autisme et ceux de 463 autres femmes dont les bébés ne souffraient pas de ce trouble, pour comprendre s'il existait un lien entre cinq agents pathogènes responsables de la rubéole , et des virus de l'herpès (HVS 1 et 2) et le trouble du spectre autistique.

Les résultats de l'étude ont montré un lien entre l'agent pathogène responsable de l' herpès et l' autisme .

Mais les chercheurs admettent que des études complémentaires sont nécessaires pour confirmer ce lien inquiétant. En effet, plus de 3,7 milliards de personnes âgées de moins de 50 ans, soit 67 % de la population, sont infectées par le virus de l'herpès de type 1 (HSV-1) et 140 millions de personnes âgées de 15 à 49 ans ont déjà eu un herpès labial, selon les chiffres de l'OMS.

En réaction à cette publication, Amalia Magaret, professeure de médecine à l'Université de Washington aux Etats-Unis, affirme que ces conclusions sont trop subjectives pour inquiéter.

Auteur de l'article original: Agathe Mayer
Source: Top Santé
Date de publication (dans la source mentionnée): Dimanche, 26. Février 2017
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