Des solutions peu efficaces et onéreuses, un parcours de soins long et complexe... La prise en charge des patients souffrant d'apnée du sommeil est loin d'être satisfaisante. Mais les choses pourraient s'améliorer : la société Oniris commercialise une orthèse d'avancée mandibulaire auto-personnalisable et réglable, rapidement disponible et à un prix attractif. Une solution que ne voit cependant pas d'un bon œil la Société de pneumologie de langue française (SPLF).

Loin d'être anodines, les conséquences de l'apnée du sommeil ne conduisent pourtant pas à une prise en charge systématique, loin de là ! A peine 10 % des patients seraient traités. Explications.

Apnée du sommeil : des risques élevés pour le coeur

Prothèse apnée sommeil Si ronflement et apnée du sommeil sont souvent associés, l'un n'entraîne pas nécessairement l'autre. On estime ainsi que sur les 19 millions de Français qui ronflent, 20 % souffrent d'apnée du sommeil, soit environ 4 millions d'individus. Ce trouble respiratoire, qui se caractérise par des interruptions de la respiration pouvant durer plus d'une minute et se reproduire jusqu'à 100 fois par heure, est lourd de conséquences sur le plan de la santé : le risque d' hypertension artérielle (HTA) et d' accident vasculaire cérébral (AVC) est ainsi multiplié par 5, celui de cancers par 4,8, de diabète de type 2 par 4, de dépression par 2,6... Sans compter le risque d'accidents de la route, 15 fois plus élevé chez un apnéique !

Selon une enquête 1, 7 % de la population adulte se déclare effectivement concernée et citent l'apnée au 3ème rang des troubles du sommeil dont ils souffrent, après les troubles du rythme (avance, retard, irrégulier...) et l' insomnie. Dans 70 % des cas, il s'agit d'hommes, âgés entre 40 et 64 ans. Et 39 % des ronfleurs ont une maladie liée à l'apnée du sommeil : 18 % souffrent d'HTA, 13 % de somnolence, 6 % de dépression. La plupart ignorent pourtant qu'ils souffrent d'apnée : c'est souvent leur conjoint(e) qui le leur signale.

Apnée du sommeil : une maladie sous-diagnostiquée et insuffisamment traitée

Encore plus rares sont ceux qui se font diagnostiquer et prendre en charge. Selon l'Institut de veille sanitaire (InVS) 2, seule une minorité de patients est diagnostiquée et une part encore plus infime traitée (environ 10 %). " Le manque d'actions de la part des patients, un parcours de prise en charge long et complexe et des traitements peu satisfaisants" ont raison de la volonté des patients, analyse le Dr Gérard Vincent, spécialiste de l'apnée du sommeil à l'hôpital Bretonneau à Paris 3. Une hypothèse que semblent confirmer les résultats de l'enquête, selon laquelle seuls 16 % de ronfleurs et 41 % des patients apnéiques ont entrepris une action pour traiter leur problème, dont ils méconnaissent et/ou sous-estiment les méfaits.(...)

Auteur de l'article original: Amélie Pelletier
Source: Doctissimo
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 20. Mars 2017
Photo: