Requin, espadon, lamproie… certaines espèces marines présentent une concentration particulièrement élevée en mercure. Jusqu’à ce jour, aucun risque n’a été mis en évidence pour la santé humaine. Des médecins américains suggèrent toutefois un lien avec le risque de sclérose latérale amyotrophique (SLA), plus connue sous le nom de maladie de Charcot.

« La consommation de poisson est partie intégrante d’une alimentation saine et équilibrée », rappelle en préambule le Pr Elijah Stommel du Darmouth College (Hanover – New Hampshire). « Mais nous nous posons bien des questions au sujet du possible impact du mercure présent dans les poissons ». Précisément le méthylmercure, susceptible de se concentrer très fortement dans les organismes aquatiques.

Avec son équipe, Stommel a analysé les données d’une cohorte de 518 personnes. Parmi elles, 294 souffraient d’une SLA et 224 constituant le groupe contrôle. Le régime alimentaire – en particulier la consommation de poissons – de chacun des participants a été particulièrement étudié. Par ailleurs, tous avaient été soumis à un prélèvement unguéal, autrement dit de l’ongle.

Les auteurs ont constaté que les personnes qui présentaient des taux unguéaux élevés en méthylmercure étaient davantage exposées au risque de SLA. Au même titre que celles ayant rapporté consommer les poissons connus pour leur concentration élevée en méthylmercure.

Ces résultats doivent toutefois être analysés avec prudence dans l’attente d’études complémentaires. Stommel et ses collègues « ne remettent pas en cause les bienfaits du poisson ». En revanche, ils estiment que « les consommateurs doivent être en mesure de choisir les espèces les moins contaminées ».

L’ANSES rassurante

Rappelons que « la consommation de poisson constitue la principale source d’exposition alimentaire de l’homme au méthylmercure », précise l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES), sur son site internet. Elle ajoute que « la consommation de poissons ne présente pas de risque pour la santé au regard du risque lié au méthylmercure ». Dernier point : elle préconise toutefois aux « femmes enceintes et allaitantes et aux enfants en bas âge (moins de 30 mois), d’éviter, à titre de précaution de consommer les poissons les plus contaminés : requins, lamproies, espadons, marlins (proche de l’espadon) et sikis (variété de requin). »

Auteur de l'article original: David Picot pour Destination Santé
Source: American Academy of Neurology’s 69th Annual Meeting, Boston, 22-28 avril 2017 – ANSES, site consulté le 27 fécvrier 2017
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 13. Mars 2017
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