Contenu de l’assiette mais aussi environnement du repas : une équipe française s’est penchée sur l’alimentation des personnes âgées vivant à domicile. Un travail qui fait notamment apparaître l’effacement progressif des notions de convivialité et de plaisir, remplacées par l’habitude et la nécessité.

En première ligne contre les risques de dénutrition et de perte d’autonomie, l’alimentation des aînés représente un enjeu de santé publique de taille. L’Institut du Bien Vieillir Korian, en partenariat avec Azaé (maintien à domicile) s’est penché sur les habitudes alimentaires de 605 personnes âgées vivant à la maison. Les participants ont répondu à des questionnaires administrés par leurs aidants à domicile

Profil. Dans 7 cas sur 10, il s’agissait de femmes, vivant en ville. Six répondants sur dix étant également seuls. La moitié était âgée de plus de 85 ans, avec des revenus mensuels situés entre 1 000 et 2 000€ (42%). Une personne sur cinq rapportant tout de même percevoir moins de 1 000€ par mois. Quant au niveau de dépendance, il était principalement GIR 3-4, pour les 61% des interrogés qui ont renseigné ce paramètre. Ce qui correspond à des personnes qui ont conservé des capacités motrices mais qui nécessitent une assistance pour certaines actions de la vie quotidienne : se lever, se coucher et/ou manger, etc.

Habitude… Au niveau des résultats, près de 6 participants sur 10 déclarent manger par habitude voire par contrainte (7%). Seuls un tiers y éprouveraient du plaisir. Le garde-manger renferme principalement des pommes de terre, le féculent préféré dans 60% des cas. Les légumes rencontrent également un franc succès, haricots verts et carottes revenant le plus souvent. Ils accompagnent généralement une viande ou un poisson, le midi notamment.

Pas de goûter. Si trois personnes sur quatre ne prennent pas de goûter, la majorité des participants conserve la structure petit-déjeuner (avec un fruit de saison), déjeuner et dîner. Ce dernier se limitant bien souvent à un potage et à un dessert ou un produit laitier. Les œufs sont également plébiscités par les séniors, on en retrouve dans plus 80% des réfrigérateurs !

En conclusion et sans surprise, « cette étude démontre un certain décalage entre l’offre de restauration en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) et la réalité de l’alimentation des personnes âgées vivant à domicile », soulignent les auteurs. Ils citent notamment l’absence du goûter, systématiquement proposé en EPHAD ou l’obligation de proposer 5 composants au dîner…

Auteur de l'article original: David Picot pour Destination Santé
Source: Enquête Nutrition à domicile, résultats préliminaire, Institut du Bien Vieillir Korian/Azaé, avril 2016
Date de publication (dans la source mentionnée): Lundi, 20. Juin 2016
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