C'est une idée qui semble farfelue, et pourtant : la profondeur des rides du front serait un indicateur de la santé cardiovasculaire, selon une récente communication au congrès européen de cardiologie.

MALADIES CARDIOVASCULAIRES. Les maladies cardiovasculaires sont des troubles affectant le cœur et les vaisseaux sanguins, tels que les AVC ou les infarctus. "On estime à 17,7 millions le nombre de décès imputables aux maladies cardio-vasculaires, soit 31% de la mortalité mondiale totale", explique l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). "Il est possible de prévenir la plupart des maladies cardiovasculaires en s'attaquant aux facteurs de risque comportementaux – tabagisme, mauvaise alimentation et obésité, sédentarité et utilisation nocive de l'alcool – à l'aide de stratégies à l'échelle de la population", précise encore l'OMS.

Des signes extérieurs de vieillissement semblent refléter la santé cardiovasculaire
Le lien entre les signes physiques du vieillissement (calvitie masculine, cheveux gris, rides, etc.) et les risques cardiovasculaires n'est en réalité pas nouveau. En 2017, une communication à l'édition précédente du même congrès suggérait un lien entre les cheveux gris et le risque cardiovasculaire. De plus, une publication de 2016 avait fait le tour de la littérature disponible sur le sujet. "Les données épidémiologiques actuelles suggèrent que la calvitie masculine, le grisonnement des cheveux, les gérontoxons (arcs opaques autour de la cornée, ndlr), et les plis de lobe de l'oreille sont associés aux maladies coronariennes (insuffisance d'apport en oxygène au cœur, ndlr) indépendamment de l'âge et du sexe", concluent les auteurs de cette étude. Selon eux "ces signes de vieillissement visibles ne reflètent pas seulement l'âge chronologique d'un individu, mais peuvent plutôt refléter l'état physiologique du corps et être ainsi un marqueur de mauvaise santé cardiovasculaire". En revanche, ils avouaient n'avoir que "des preuves limitées" de l'association entre santé cardiovasculaire et les rides. (...)

Auteur de l'article original: Camille Gaubert
Source: Sciences et Avenir
Date de publication (dans la source mentionnée): Samedi, 1. Septembre 2018
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